Traiter le cancer du foie

L’annonce d’un cancer est un bouleversement dans une vie. Il est important de savoir qu’il existe différentes options pour traiter le cancer du foie et pour soulager les symptômes. Le choix du traitement dépend en grande partie du stade de la maladie, de l’état fonctionnel du foie, de l’état de santé général. Celui-ci est aussi discuté avec le patient pour préserver au maximum sa qualité de vie et tenir compte de ses choix.La décision thérapeutique se prend lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) qui réunit des médecins spécialisés : hépatologues, radiologues, chirurgiens, cancérologues et anatomo-cytopathologistes¹.

Comment est planifié le traitement d’un cancer du foie² ?

Avant tout, le choix du traitement d’un cancer du foie dépend du stade de progression et du type cancer du foie (CHC, cholangiocarcinome)L’état du foie et votre état de santé général vont également jouer un rôle important. Les examens prescrits par les médecins sont là pour répondre à différentes questions :

  • Quelle est la taille de la tumeur ?

  • La tumeur a-t-elle envahi les vaisseaux sanguins du foie ?

  • La tumeur s’est-elle déjà étendue à d’autres organes ?

  • Quel est l’état du foie (cirrhose, autre maladie hépatique…) ?

  • Quel est l’état général du patient ?

Les résultats vont permettre de choisir le traitement le plus adapté au stade de votre maladie :

Stade A

-

Stade

précoce

Stade B

-

Stade

intermédiaire

Stade C

-

Stade

avancé

Stade D

-

Stade

terminal

Quels sont les traitements pour un cancer du foie ?

La chirurgie : pour les cancers de stade A

Il existe deux possibilités de traiter un cancer du foie par voie chirurgicale :

  • Résection partielle. Le chirurgien ne va retirer que la partie du foie touchée par la tumeur. Une ablation partielle n’est toutefois possible seulement si la tumeur ne touche qu’une zone délimitée du foie et que l’organe fonctionne encore correctement1,3. Le foie est le seul organe capable de se régénérer entièrement lorsque l’on en retire une partie.

  • Transplantation hépatique. Pour ce type de chirurgie, le chirurgien retire l’organe entier pour le remplacer par le foie (complet ou partiel) provenant d’un donneur. La transplantation permet de traiter à la fois la cirrhose et le cancer1 mais seulement certains patients sont éligibles.
    Pour en découvrir davantage à ce sujet,

Les traitements locaux-régionaux (en cas de chirurgie impossible) : pour les cancers de stade A

S’il s’avère impossible de retirer la tumeur par voie chirurgicale, il existe différentes méthodes de traitement locaux-régionaux du cancer du foie qui détruisent les cellules cancéreuses. Ces différentes méthodes sont discutées par l’équipe médicale selon différents critères de choix.

Ablation par radiofréquence (RFA)4
Lors d’une ablation par radiofréquence (ou radiologie interventionnelle), le médecin radiologue fait pénétrer dans la tumeur une sonde qui chauffe le tissu tumoral à l’aide d’un courant électrique alternatif de haute fréquence pour le détruire.

Ablation par micro-ondes (MVI)
La tumeur est exposée à des températures élevées créées par des micro-ondes. Cela endommage et tue les cellules cancéreuses ou les rend plus sensibles aux effets des radiations et de certains médicaments anticancéreux.

Cryoablation
Également appelé cryothérapie ou cryochirurgie, ce traitement fait appel à un instrument pour geler et détruire les cellules cancéreuses. Cette méthode est utilisée pour traiter des tumeurs plus grosses que les autres techniques d’ablation c’est pourquoi elle nécessite parfois une anesthésie générale.

Ablation par électroporation (IRE)
Traitement qui envoie des impulsions électriques à travers une électrode placée dans une tumeur pour tuer les cellules cancéreuses.

Injection percutanée d’éthanol (PEI)5
Le médecin traverse la paroi abdominale avec une aiguille fine jusque dans la tumeur hépatique. Il injecte dans la tumeur, à l’aide de cette aiguille, de l’alcool pur (éthanol).

Les traitements locaux-régionaux (en cas de chirurgie impossible) : pour les cancers de stade B

Il existe 3 types d’embolisation artérielle : douce, chimio-embolisation et radio-embolisation. Ces techniques permettent d’obturer les vaisseaux sanguins alimentant la tumeur afin que celle-ci ne reçoive ni nutriments, ni oxygène et qu’elle finisse par mourir. Ces méthodes ne nécessitent pas d’ouvrir l’abdomen, le produit étant amené jusqu’au foie par un vaisseau sanguin.

Embolisation artérielle douce (TAE)
L’embolisation artérielle douce est également connue sous le nom d’embolisation trans-artérielle (ou TAE). Dans cette procédure, un tube mince et flexible (appelé cathéter) est inséré dans une artère par une petite incision dans le poignet ou l’aine et jusqu’à l’artère hépatique dans le foie. Une fois le cathéter en place, de petites billes sont injectées dans l’artère pour la boucher.

Chimioembolisation (TACE)1
La chimioembolisation est également connue sous le nom de chimio-embolisation trans-artérielle (ou TACE). Celle-ci combine l’obturation des vaisseaux sanguins (embolisation) avec la chimiothérapie.

Cette méthode se fait le plus souvent en utilisant des billes microscopiques qui envoient un médicament de chimiothérapie pour l’embolisation. Mais elle peut aussi être effectuée en administrant une chimiothérapie à travers le cathéter directement dans l’artère, puis en obturant l’artère.

Radio-embolisation interne sélective (SIRT)
Cette technique associe l’embolisation à la radiothérapie. Cela se fait en injectant de petites billes radioactives dans l’artère hépatique qui vont se loger dans les vaisseaux sanguins près de la tumeur. Ces billes émettent de petites quantités de rayonnement vers le site de la tumeur pendant plusieurs jours. Le rayonnement parcourt une très courte distance, de sorte que ses effets se limitent principalement à la tumeur.

Les traitements anticancéreux médicamenteux : pour les cancers de stades plus avancés

Pour un carcinome hépatocellulaire (CHC), contrairement aux traitements locaux, les traitements médicamenteux ont une action systémique, c’est-à-dire qu’ils agissent sur tout l’organisme3.

Ces médicaments font partie des thérapies ciblées, ce qui signifie qu’ils bloquent de façon ciblée certaines propriétés des cellules cancéreuses comme la vitesse de croissance ou le développement des vaisseaux sanguins alimentant la tumeur1.

L’immunothérapie et le cancer du foie⁵

L’immunothérapie est un traitement qui vise à renforcer les défenses immunitaires d’un patient :

  • soit en stimulant les cellules compétentes du système immunitaire capables de détruire les cellules tumorales ;

  • soit en rendant visible les récepteurs des cellules tumorales afin que celles-ci soient détruites par le système immunitaire, notamment les lymphocytes T.

Cas particulier : le cholangiocarcinome

Le carcinome cholangiocellulaire, un autre, se développe à partir des cellules des voies biliaires (appelées cholangiocytes). Le seul traitement curatif est l’intervention chirurgicale, mais seuls 20 à 40 % des patients peuvent bénéficier de cette intervention. Selon l’étendue du cancer ou la présence de métastases, une chimiothérapie palliative est alors proposée.

Comment gérer les effets secondaires et symptômes des traitements du cancer du foie¹ ?

Les traitements anticancéreux peuvent provoquer des effets secondaires qu'il convient d'aborder avec son médecin. Certains effets indésirables des traitements anti-tumoraux locaux sont notamment :

  • de la fièvre ;

  • des douleurs dans le haut de l’abdomen ;

  • un hématome ;

  • une fatigue ;

  • des nausées…

Le traitement du cancer du foie par médicaments peut causer :

  • des diarrhées ;

  • des problèmes de peau ;

  • une chute de cheveux ;

  • baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes ;

  • de la fatigue ;

  • des rougeurs sur la paume des mains et la plante des pieds (syndrome main-pied)…

Pour vous aider à, n’hésitez pas à parler à votre médecin, hépatologue ou oncologue, de tout effet secondaire afin qu’il puisse les gérer et vous soulager.

La prise en charge du cancer du foie est globale, c’est-à-dire qu’en plus des traitements spécifiques du cancer, des soins et des soutiens complémentaires existent pour traiter les conséquences de la maladie ou des traitements (fatigue, douleurs, troubles alimentaires…)1.

Sources

  1. Les traitements du cancer du foie, collection Guides patients Cancer info, INCa, octobre 2011.

  2. Les cancers du foie. Fondation ARC. 2011.

  3. Le cancer du foie en questions. Fondation A.R.C.A.D. 2017.

  4. Thermoablation par radiofréquence. CHU Nantes. Accessible sur

  5. Société Canadienne du cancer. Symptômes du cancer du foie. Accessible sur

M-FR-00007162-2.0 - Établi en mai 2024

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