L'essentiel sur le cancer du rein

Le cancer du rein est relativement rare et atteint davantage les personnes âgées de plus de 65 ans. Son évolution est habituellement lente et n'occasionne généralement aucun symptôme au début de sa progression. Le plus souvent, le cancer du rein est découvert fortuitement au cours d'un examen d'imagerie réalisé suite à la survenue d'un symptôme peu spécifique.

Le cancer du rein touche chaque année plus de 15 000 personnes en France. Ce chiffre ne représente que 4 % de l’ensemble des nouveaux cancers, mais il est actuellement en augmentation du fait du vieillissement de la population et de l’amélioration de la performance des techniques d’imagerie. C’est un cancer qui touche deux fois plus les hommes que les femmes.

Les facteurs de risque

Certaines personnes sont plus à risque de développer un jour un cancer du rein. On sait par exemple que l'hypertension artérielle, l'obésité et le tabagisme sont les principaux facteurs de risque. Les personnes dialysées ou ayant subi une transplantation rénale courent elles aussi un risque dix fois plus élevé que les autres. L’exposition à certains produits toxiques comme le cadmium ou l'amiante sont également associés à des risques plus élevés de cancer du rein. Enfin, il existe des prédispositions génétiques (altération des gènes VHL, FH, MET et FLCN) présentes chez certaines personnes, à l’origine de 2 à 3 % des cas de cancers du rein. Ces cancers surviennent alors plus précocement dans la vie, le plus souvent avant 30 ans.

Les signes qui alertent

Le cancer du rein est souvent découvert par hasard, lors d'un examen médical réalisé pour d'autres motifs.

Cependant, certains signes doivent alerter, comme :

  • la présence de sang dans les urines (hématurie) ;

  • des douleurs dans le bas du dos, au niveau des reins ;

  • ou la présence d’une masse, ou nodule au niveau des fosses lombaires.

Parfois il peut s’agir d’une simple fatigue, d’une perte de poids, d’une fièvre inexpliquée ou de sueurs nocturnes.

Enfin, le médecin pourra demander une analyse sanguine approfondie, permettant de confirmer le diagnostic de cancer du rein devant certaines anomalies comme une anémie, une polyglobulie ou une hypercalcémie.

Comment est établi le diagnostic ?

Le diagnostic de cancer du rein repose principalement sur le scanner. Cet examen permet dans la majorité des cas d’identifier la maladie. Parfois une IRM du rein s’avère nécessaire pour préciser la nature bénigne ou maligne d’un nodule ou d’une tumeur au rein. C’est ensuite lors de la chirurgie, par un examen anatomopathologique de la pièce opératoire, que le diagnostic sera confirmé avec certitude et que sera déterminé le type précis de cellules tumorales. Dans d’autres situations, en particulier lorsque la tumeur est petite, le recours à la biopsie est indispensable avant la chirurgie pour confirmer le diagnostic. D’autres examens sont ensuite indiqués pour visualiser d’éventuelles localisations secondaires de la maladie (ou métastases). Les organes le plus souvent touchés dans le cas d’un cancer du rein sont les poumons, les os, le foie, l'autre rein et le cerveau. Les scanners de ces différentes régions ainsi qu’une scintigraphie osseuse sont alors indiqués.

Le traitement

Le traitement est toujours déterminé au cas par cas au cours de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Le type de cancer, les caractéristiques de la tumeur, son extension, l’état de santé général du patient, ainsi que la présence éventuelle d’anomalies dans le sang sont pris en compte dans le choix du traitement. De façon générale, le traitement diffère selon que le cancer est localisé ou qu’il présente des métastases.

Le traitement du cancer du rein localisé et localement avancé repose sur la chirurgie seule. On préférera, si possible, ne retirer qu’une partie du rein. On parle alors de néphrectomie partielle. Ainsi, la partie laissée en place continue de fonctionner. La néphrectomie partielle n’est réalisable que si la tumeur est petite (inférieure à 4 cm) et si sa localisation et ses caractéristiques le permettent. La néphrectomie partielle est privilégiée également chez les patients qui n’ont plus qu’un seul rein, ou dont le fonctionnement des reins est altéré.

Si la néphrectomie partielle n’est plus possible, le chirurgien procédera à une opération plus large. On parle alors de néphrectomie élargie. Cette opération consiste à retirer la totalité du rein touché, ainsi que la glande surrénale juste au-dessus et enfin les ganglions lymphatiques qui les entourent. Cette opération s’effectue sous anesthésie générale, de manière classique ou sous cœlioscopie si la tumeur du rein n’est pas trop étendue (et en fonction des équipes chirurgicales). D’autres techniques sont également en cours d’expérimentation dans certains centres comme la radiofréquence et la cryoablation.

Si le cancer du rein a développé des métastases, une chirurgie est également possible mais associée, cette fois, à d'autres traitements. Les traitements anticancéreux classiques du cancer comme la chimiothérapie, l’hormonothérapie ou la radiothérapie, sont très peu proposés car ils n’ont pas prouvé leur efficacité dans le cancer du rein. Cependant, une radiothérapie peut être proposée pour traiter les métastases cérébrales ou osseuses. Les traitements médicamenteux du cancer du rein reposent essentiellement sur deux approches : l’immunothérapie et les thérapies ciblées.

L’immunothérapie

Cette approche vise à stimuler le système immunitaire du patient pour combattre les cellules cancéreuses. Elle consiste en des injections sous-cutanées ou intraveineuses, par exemple d’interféron alpha ou d’interleukine 2.

Les thérapies ciblées

Les thérapies ciblées peuvent agir contre la progression d'un cancer du rein selon plusieurs stratégies :

  • d'une part, les inhibiteurs du facteur de croissance VEGF (vascular endothelium growth factor) et les inhibiteurs de tyrosines kinases (TKI) agissent en bloquant la formation de vaisseaux sanguins au niveau de la tumeur afin de provoquer son asphyxie ;

  • d'autre part, les inhibiteurs de l'enzyme mTOR empêchent les cellules cancéreuses de se multiplier.

Le suivi après traitement

Un suivi régulier est ensuite organisé par l'équipe médicale. Il repose essentiellement sur un examen clinique, des bilans sanguins et des scanners réguliers de l’abdomen (pour visualiser les reins et le foie) et un scanner des poumons. Ces examens visent à détecter le plus tôt possible une éventuelle récidive, mais aussi à contrôler le fonctionnement du ou des reins du patient. Des rechutes de la maladie peuvent survenir localement (sur le rein déjà touché) ou à distance de la tumeur initiale. Le rythme et la durée de ce suivi sont évalués en fonction du patient, du stade de la maladie au moment du traitement et du risque de récidive associé : cela inclut notamment la prise en charge d'autres problèmes de santé qui représentent des facteurs de risque de cancer du rein (l'obésité, par exemple).

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Lexique

Anémie : diminution du nombre des globules rouges dans le sang.

Biopsie : prélèvement d’un fragment de tissu permettant de réaliser un examen histologique par un médecin anatomopathologiste.

Cœlioscopie : technique d'exploration d’une cavité de l’organisme à l’aide d’un appareil appelé endoscope. Une opération sous coelioscopie consiste à réaliser trois ou quatre petites incisions pour introduire des instruments chirurgicaux et un endoscope relié à un écran extérieur. Le chirurgien opère en contrôlant ses gestes sur l’écran.

Cryoablation : traitement local qui détruit les cellules cancéreuses par un froid intense. On parle aussi de cryochirurgie ou de cryothérapie.

Hypercalcémie : taux anormalement élevé du calcium dans le sang.

IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : technique d’examen qui consiste à créer des images précises d’une partie du corps, grâce à des ondes (comme les ondes radio) et un champ magnétique. Les images sont reconstituées par un ordinateur et interprétées par un radiologue.

Polyglobulie : excès de globules rouges dans le sang.

Radiofréquence : traitement local des tumeurs par la chaleur provoquée par un courant électromagnétique.

Scanner : examen qui permet d’obtenir des images en coupes du corps à l’aide de rayons X. Les images sont reconstituées par ordinateur, ce qui permet une analyse précise de différentes régions du corps. Le scanner abdominal est un examen de référence permettant de déterminer la taille de la tumeur ainsi que son extension (locale, régionale ou métastatique).

Scintigraphie osseuse : examen d’imagerie médicale qui permet de déceler, au niveau des os, la présence de cellules cancéreuses ou d’éventuelles métastases par l’injection d’un produit faiblement radioactif. Ce produit se fixe sur les tissus osseux.

Tumeur maligne : amas de cellules cancéreuses.

Pour aller plus loin

INCaLa Ligue contre le cancerCancer Info : 0 805 123 124

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