Pour Frédéric Jacquey, président de l’entreprise : « Ces résultats nous obligent et cette crise doit servir d’accélérateur car les difficultés d’hier sont aujourd’hui des besoins pressants, clairement exprimés. Les patients diabétiques ont été frappés de plein fouet par la crise, qui a exacerbé leurs inquiétudes. À nous, acteurs de santé, de les aider à gérer leur maladie sereinement et efficacement. »
Les patients diabétiques sont plus vulnérables aux formes graves du Covid-19 et le savent : 59 % craignent d’être particulièrement vulnérables, et 37 % se sentent davantage préoccupés par leur état de santé en tant que personne diabétique depuis le début de la crise. Le déconfinement, loin d’être un motif de soulagement, renforce les peurs : peur d’un rebond de la maladie avec un reconfinement (36 %), de contracter le virus (34 %) et, pour les patients diabétiques de type 1 qui sont traités par insuline, peur d’un déséquilibrage de leur diabète et de complications médicales lourdes (21 %), d’avoir des difficultés pour obtenir un rendez-vous médical de suivi (20 %) ou se procurer leur traitement et le matériel médical nécessaire (19 %).
Les patients sont 13 % à s’être sentis encore plus seuls face à leur maladie pendant le confinement. De fait, 41 % des patients qui avaient une consultation planifiée pendant le confinement ont vu leur rendez-vous annulé pendant cette période, dont 73 % par le professionnel de santé lui-même. Ces chiffres sont d’autant plus marquants lorsque l’on sait qu’en tête des rendez-vous annulés figurent ceux chez le diabétologue (16 %) ou au laboratoire de biologie médicale (13 %).
Le confinement a eu des conséquences sur le diabète des répondants : 45 % d’entre eux ont constaté une évolution de leur diabète et, parmi eux, 28 % font part d’un équilibrage. Cette évolution positive peut s’expliquer par plusieurs facteurs : près d’un quart des patients diabétiques a vu son suivi de traitement facilité du fait d’être à domicile ; 38 % des rééquilibrages sont corrélés à une augmentation de l’activité physique et 33 % à une meilleure alimentation pendant le confinement. Des résultats que confirme le docteur Françoise Giroud-Baleydier, diabétologue : « J’ai pu constater en consultation que les ¾ de mes patients ont vu leur diabète s’améliorer : étant moins stressés, prenant plus de temps pour s’occuper d’eux en étant vigilants sur leur nourriture et en faisant de l’activité, ces patients ont réussi à rééquilibrer leur diabète. »
Le télétravail semble avoir eu un effet particulièrement bénéfique : 47 % des patients en télétravail durant le confinement ont constaté un rééquilibrage, contre 35 % des patients qui ont poursuivi leur activité professionnelle « normalement » et 39 % de ceux qui ont dû s’arrêter. Le fait d’avoir accès à un professionnel de santé aussi : 47 % des patients ayant plus de contacts avec le corps médical durant le confinement ont constaté un rééquilibrage, contre 28 % de l’ensemble des diabétiques interrogés.
De fait, les rendez-vous annulés ont davantage touché les patients suivis par un diabétologue en milieu hospitalier (55 %) que par un médecin généraliste (37 %). Le médecin traitant a ainsi été leur principal soutien pendant cette période (pour un quart des personnes interrogées), notamment pour faire face à l’inquiétude liée à leur diabète dans ce contexte épidémique.
Quant aux pharmaciens, il faut noter que 74 % des diabétiques se sont rendus à la même fréquence en officine. Cela atteste d’une disponibilité constante de ces professionnels de santé de proximité pendant la crise, mais aussi du rôle que ces derniers jouent en matière d’accompagnement et d’information médicale dans des périodes de crise comme celle que nous avons connue.
« Ces chiffres attestent du rôle fondamental joué par les acteurs de santé de proximité. Les pharmaciens ont réagi très vite, permettant aux patients de se sentir en sécurité dans les officines. La médecine de ville s’est mobilisée elle aussi, et a pleinement joué son rôle sanitaire mais aussi social auprès de patients en manque d’information », explique le docteur Françoise Giroud-Baleydier, diabétologue.
Lorsqu’il y a eu contact avec le médecin, ces derniers ont eu lieu principalement en face à face (41 %). Néanmoins, les contacts à distance avec les professionnels de santé ont largement séduit les patients : 38 % y ont eu recours, et plus encore chez les personnes diabétiques de type 1 (51 %). Les patients ont évolué sur la question des données de santé puisque 28 % d’entre eux y sont plus favorables qu’avant. Si 69 % des patients sont aujourd’hui favorables au partage de leurs données avec leur médecin, ils ne sont que 4 % à le faire réellement.
5 % des séniors diabétiques ont eu plus de contacts avec leur médecin pendant le confinement, contre 24 % pour les diabétiques de moins de 60 ans. Cela ne doit pourtant pas occulter une situation difficile pour les patients âgés. Les 28 % de diabétiques ayant constaté un rééquilibrage de leur diabète pendant le confinement sont majoritairement âgés de moins de 60 ans : 35 % parmi les moins de 60 ans contre 23 % parmi les plus de 60 ans.
Les patients diabétiques de type 2 sont ainsi plus nombreux à être autant inquiets qu’avant cependant, et d’autant plus lorsqu’ils sont séniors : 55 % des diabétiques estiment qu’ils sont autant inquiets par rapport à leur maladie, contre 58 % chez les DT2, et même 63 % parmi les DT2 de plus de 60 ans. Par ailleurs, plus de la moitié des diabétiques interrogés n’ont pas le sentiment d’avoir bénéficié d’un accompagnement particulier pendant le confinement (58 %), un constat d’autant plus important chez les diabétiques de type 2 de plus de 60 ans (76 %).
Jean-Marc, 70 ans, atteint de diabète de type 1, a constaté au sein de son association qu’il existait des « décrocheurs du diabète », des patients déjà fragiles que le confinement a isolés encore plus : « La proximité est clé : les pharmacies ont été l’un des rares endroits sécurisés où l’on pouvait échanger avec un professionnel de santé, il faudrait trouver d’autres solutions pour ne laisser aucun patient sur le bord de la route. » De fait, les contacts à distance avec le médecin ont été moins important chez les patients seniors : les moins de 60 ans ont ainsi été plus prompts à interagir à distance (46 % chez les DT1 et 39 % chez les DT2) que leurs aînés de plus de 60 ans (14 % DT1 VS 7 % DT2).
Vis-à-vis des perspectives sanitaires dans les prochains mois, les séniors atteints de diabète de type 2 se montrent plus inquiets que les autres : 40 % des DT2 de plus de 60 ans ont peur d’un rebond (vs 33 % pour les moins de 60 ans / 27 % et 29 % chez les DT1).
Source
Étude réalisée en ligne par CSA du 18 au 27 mai 2020, auprès d’un échantillon de 504 patients atteints de diabète (101 diabétiques de type 1 et 403 diabétiques de type 2).
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