Le cancer du col de l’utérus a bénéficié au cours de ces 20 dernières années de grandes avancées au niveau de son diagnostic et de son traitement. Il est généralement découvert à un stade précoce grâce au dépistage par frottis du col de l’utérus, ce qui augmente significativement les chances de guérison.

Avec près de 2 800 nouveaux cas par an, le cancer du col de l’utérus est la 12ème cause de cancer chez la femme. Son incidence est en recul depuis 30 ans grâce aux campagnes de dépistages individuelles auxquelles les femmes participent. En effet, le nombre de nouveaux cas, ainsi que le nombre de décès ont beaucoup diminué depuis les années 80, mais on constate un ralentissement de cette baisse depuis 2000. Mais, cette diminution pourrait être encore plus importante car, en France, seulement 60 % des femmes réalisent régulièrement un test de dépistage par un frottis cervico-utérin.

Lien entre le vagin et l’utérus, le col de l’utérus est recouvert d’une muqueuse sécrétant la glaire cervicale. Celle-ci joue un rôle primordial dans les fonctions biologiques de l’utérus. Cette muqueuse est composée d’une couche cellulaire extérieure, appelée épithélium et d’une couche interne formant le tissu conjonctif.

La quasi-totalité des cancers du col de l’utérus ont pour origine l’épithélium. Ces cancers peuvent apparaître :

  • sur la partie externe du col (exocol) dans 85 % des cas. On parle alors de carcinomes épidermoïdes ;

  • sur la partie interne du col (endocol) dans 15 % des cas. Il s’agit d’adénocarcinomes.

La cause principale du cancer du col utérin est liée à l’infection persistante par des virus de la famille des papillomavirus ou HPV (Human Papilloma Virus). L’infection par HPV est une maladie sexuellement transmissible qui est retrouvée dans la grande majorité des cancers du col. Cette infection est très fréquente car on estime que 20 à 50 % des femmes âgées de 20 ans ont été exposées. Le virus est spontanément éliminé chez 90 % des femmes. Néanmoins, une infection persistante peut provoquer l’apparition de lésions dites précancéreuses, qui, si non détectées et traitées, peuvent conduire au développement d’un cancer 15 à 20 ans après le début de l’infection.

Le cancer du col de l’utérus peut se développer sans donner de signes cliniques, d’où l’importance de réaliser des tests de dépistage réguliers. Dans d’autres cas, des symptômes du cancer du col de l’utérus peuvent survenir, comme de légers saignements en dehors de période de règle ou après ménopause, qui doivent alerter.

Le dépistage se fait par frottis du col de l’utérus (frottis cervico-utérin). Cet examen, indolore et rapide, peut être réalisé par un gynécologue ou le médecin traitant. Il permet de prélever quelques cellules qui seront analysées en laboratoire. L’analyse recherchera la présence de cellules anormales ou cancéreuses. Le frottis doit être réalisé en dehors de la période des règles. Si le frottis se révèle positif, d’autres examens seront pratiqués.

Outre l’examen gynécologique, des tissus sont prélevés par biopsie ou par conisation pour une analyse anatomopathologique. Des examens d’imagerie (échographie, scanner ou IRM) sont également utilisés pour déterminer précisément le stade de développement de la tumeur.

La détermination du stade de développement de la tumeur permet d’établir le traitement anticancéreux adapté.

  • Le stade I : la tumeur est strictement localisée au col.

  • Le stade II : la tumeur s’est développée dans les régions avoisinantes (vagin, tissus enveloppant l’utérus).

  • Le stade III : la tumeur affecte les 2/3 du vagin et/ou le tissu péri-utérin.

  • Le stade IV : le cancer commence à se propager dans les organes voisins (vessie, rectum…).

Dans la majorité des cas, le cancer du col utérin est détecté très tôt, voire à un stade précancéreux. Aussi, un traitement local permettra d’avoir une guérison. De plus, ce cancer se développe très lentement, il gardera donc longtemps une extension strictement locale.

Le traitement du cancer de l’utérus peut apparaître déstabilisant devant le nombre de possibilités thérapeutiques. Toutefois chaque traitement se révèle d’une forte efficacité et sera prescrit selon le stade de développement de la tumeur.

Au stade précancéreux, la guérison du cancer du col de l’utérus est obtenue quasi-systématiquement. Le traitement de choix est chirurgical et consiste en l’ablation de la partie du col portant les lésions (conisation). Cette intervention est réalisée par voie vaginale. Elle n’affecte pas la fécondité. Une surveillance particulière lors de grossesse future sera réalisée et, en cas de menace d’accouchement prématuré, un cerclage du col sera proposé.

Aux stades I et II (sans atteinte de l’enveloppe utérine), la tumeur est strictement localisée. Plusieurs traitements du cancer du col utérin, tous aussi efficaces, pourront être proposés :

  • La chirurgie, en traitement unique, permettra d’enlever l’utérus (hystérectomie) ainsi que les ganglions pelviens et souvent les ovaires.

    Ce traitement sera proposé selon les caractéristiques de la tumeur préférentiellement aux femmes sans projet d’enfant. Dans certains cas, il s’agira d’une chirurgie dite conservatrice permettant de conserver l’utérus.

  • La radiothérapie consiste en l’application endovaginale de césium (curiethérapie) associée à des irradiations externes. Dans certains cas, une chimiothérapie peut être prescrite en complément.

  • Un traitement combinant la curiethérapie, la chirurgie et la radiothérapie externe, la radiochimiothérapie concomitante, peut être réalisé.

Aux stades II (avec atteinte de l’enveloppe utérine), III et IV, bien que plus rares, le traitement consiste principalement en une combinaison de radiothérapie et de chimiothérapie.

Un suivi médical est mis en place afin de traiter d’éventuels effets indésirables suite aux traitements du cancer du col de l’utérus, favorisant ainsi le retour à une bonne qualité de vie. Ce suivi permet également de détecter d’éventuelle récidive, ou de dépister un second cancer (vagin notamment). Les consultations médicales sont effectuées tous les 4 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 3 ans, puis une fois par an.

La prévention la plus efficace contre l’apparition du cancer du col de l’utérus est d’allier des dépistages réguliers par frottis à une vaccination.

Ce dépistage s’adresse à toutes les femmes de 25 à 65 ans et se réalise par frottis. La fréquence est d’un frottis tous les 3 ans faisant suite à 2 frottis normaux réalisés à 1 an d’intervalle. Un frottis de dépistage régulier est à l’heure actuelle la meilleure façon d’éviter un cancer du col de l’utérus.

Plusieurs vaccins sont actuellement disponibles qui permettent une protection contre les HPV les plus répandus. Le vaccin n’a aucune efficacité sur les lésions préformées.

Aussi, la vaccination est recommandée pour les jeunes filles au plus tard dans l’année du début de leur vie sexuelle. Les risques de cancers du col utérin sont alors fortement diminués, néanmoins, les frottis de dépistage restent indispensables tout au long de la vie.

Biopsie : prélèvement d’un petit morceau de tissu, échantillon qui sera analysé au microscope en laboratoire d’anatomopathologie.

Conisation : intervention chirurgicale consistant en l’ablation d’un fragment du col de l’utérus en forme de cône. Le tissu prélevé sera ensuite analysé en laboratoire d’anatomopathologie.

Curiethérapie : technique de radiothérapie qui consiste à placer des éléments radioactifs en contact direct avec la tumeur. Ces éléments sont appliqués par voie vaginale contre le col de l’utérus.

Frottis cervico-utérin : prélèvement par léger frottement de cellules à la surface du col de l’utérus à l’aide d’un coton-tige adapté ou d’une petite brosse pour analyse en laboratoire d’anatomopathologie.

M-FR-00008964-1.0 - Établi en juin 2023

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