Les traitements locaux-régionaux (en cas de chirurgie impossible) : pour les cancers de stade A
S’il s’avère impossible de retirer la tumeur par voie chirurgicale, il existe différentes méthodes de traitement locaux-régionaux du cancer du foie qui détruisent les cellules cancéreuses. Ces différentes méthodes sont discutées par l’équipe médicale selon différents critères de choix.
Ablation par radiofréquence (RFA)4
Lors d’une ablation par radiofréquence (ou radiologie interventionnelle), le médecin radiologue fait pénétrer dans la tumeur une sonde qui chauffe le tissu tumoral à l’aide d’un courant électrique alternatif de haute fréquence pour le détruire.
Ablation par micro-ondes (MVI)
La tumeur est exposée à des températures élevées créées par des micro-ondes. Cela endommage et tue les cellules cancéreuses ou les rend plus sensibles aux effets des radiations et de certains médicaments anticancéreux.
Cryoablation
Également appelé cryothérapie ou cryochirurgie, ce traitement fait appel à un instrument pour geler et détruire les cellules cancéreuses. Cette méthode est utilisée pour traiter des tumeurs plus grosses que les autres techniques d’ablation c’est pourquoi elle nécessite parfois une anesthésie générale.
Ablation par électroporation (IRE)
Traitement qui envoie des impulsions électriques à travers une électrode placée dans une tumeur pour tuer les cellules cancéreuses.
Injection percutanée d’éthanol (PEI)5
Le médecin traverse la paroi abdominale avec une aiguille fine jusque dans la tumeur hépatique. Il injecte dans la tumeur, à l’aide de cette aiguille, de l’alcool pur (éthanol).
Les traitements locaux-régionaux (en cas de chirurgie impossible) : pour les cancers de stade B
Il existe 3 types d’embolisation artérielle : douce, chimio-embolisation et radio-embolisation. Ces techniques permettent d’obturer les vaisseaux sanguins alimentant la tumeur afin que celle-ci ne reçoive ni nutriments, ni oxygène et qu’elle finisse par mourir. Ces méthodes ne nécessitent pas d’ouvrir l’abdomen, le produit étant amené jusqu’au foie par un vaisseau sanguin.
Embolisation artérielle douce (TAE)
L’embolisation artérielle douce est également connue sous le nom d’embolisation trans-artérielle (ou TAE). Dans cette procédure, un tube mince et flexible (appelé cathéter) est inséré dans une artère par une petite incision dans le poignet ou l’aine et jusqu’à l’artère hépatique dans le foie. Une fois le cathéter en place, de petites billes sont injectées dans l’artère pour la boucher.
Chimioembolisation (TACE)1
La chimioembolisation est également connue sous le nom de chimio-embolisation trans-artérielle (ou TACE). Celle-ci combine l’obturation des vaisseaux sanguins (embolisation) avec la chimiothérapie.
Cette méthode se fait le plus souvent en utilisant des billes microscopiques qui envoient un médicament de chimiothérapie pour l’embolisation. Mais elle peut aussi être effectuée en administrant une chimiothérapie à travers le cathéter directement dans l’artère, puis en obturant l’artère.
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Radio-embolisation interne sélective (SIRT)
Cette technique associe l’embolisation à la radiothérapie. Cela se fait en injectant de petites billes radioactives dans l’artère hépatique qui vont se loger dans les vaisseaux sanguins près de la tumeur. Ces billes émettent de petites quantités de rayonnement vers le site de la tumeur pendant plusieurs jours. Le rayonnement parcourt une très courte distance, de sorte que ses effets se limitent principalement à la tumeur.
Les traitements anticancéreux médicamenteux : pour les cancers de stades plus avancés
Pour un carcinome hépatocellulaire (CHC), contrairement aux traitements locaux, les traitements médicamenteux ont une action systémique, c’est-à-dire qu’ils agissent sur tout l’organisme3.
Ces médicaments font partie des thérapies ciblées, ce qui signifie qu’ils bloquent de façon ciblée certaines propriétés des cellules cancéreuses comme la vitesse de croissance ou le développement des vaisseaux sanguins alimentant la tumeur1.
L’immunothérapie et le cancer du foie5
L’immunothérapie est un traitement qui vise à renforcer les défenses immunitaires d’un patient :
- soit en stimulant les cellules compétentes du système immunitaire capables de détruire les cellules tumorales ;
- soit en rendant visible les récepteurs des cellules tumorales afin que celles-ci soient détruites par le système immunitaire, notamment les lymphocytes T.
Cas particulier : le cholangiocarcinome
Le carcinome cholangiocellulaire, un autre cancer du foie primitif, se développe à partir des cellules des voies biliaires (appelées cholangiocytes). Le seul traitement curatif est l’intervention chirurgicale, mais seuls 20 à 40 % des patients peuvent bénéficier de cette intervention. Selon l’étendue du cancer ou la présence de métastases, une chimiothérapie palliative est alors proposée.