La chimiothérapie orale pour traiter le cancer

Le plus souvent, un traitement par chimiothérapie est administré par voie intraveineuse, au cours de perfusions. Généralement, parce que des injections répétées ont tendance à irriter, voire à abîmer les veines, les perfusions sont réalisées par le biais d’un cathéter. La réalisation des perfusions s’accompagne d’un certain nombre de contraintes : il faut se rendre à l’hôpital pour les recevoir puis attendre que le traitement soit préparé et administré. Par ailleurs, le cathéter nécessite des soins pour éviter le risque d’infections.

Pour limiter ces contraintes liées aux injections intraveineuses et faciliter la vie des patients, médecins, chercheurs et laboratoires pharmaceutiques tendent de plus en plus à mettre au point des médicaments de chimiothérapie qui peuvent se prendre par voie orale.

Le nombre de patients ayant un cancer et recevant un anticancéreux administré par voie orale a augmenté de façon importante ces dernières années.

Ce phénomène s’explique par un nombre croissant de molécules per os (administration par voie orale) disponibles et des traitements plus longs.

L’objectif de la chimiothérapie orale est double :

• supprimer les contraintes et les risques liés aux perfusions ;

• proposer un traitement qui s’adapte plus facilement aux activités journalières et qui préserve davantage le confort au quotidien des patients.

En d’autres termes, la chimiothérapie orale est un traitement qui simplifie la vie par rapport à la chimiothérapie par voie intraveineuse.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la majorité des personnes atteintes d’un cancer, auxquelles une chimiothérapie orale est proposée, déclarent qu’elles préfèrent ce mode de traitement par rapport à la chimiothérapie par voie intraveineuse, quand cela est possible. Plusieurs études montrent que les raisons de cette préférence sont notamment que le traitement est plus pratique et qu’il s’accorde mieux avec la vie quotidienne.

Parfois, la chimiothérapie orale s’associe à une chimiothérapie ou à une immunothérapie par voie intraveineuse.

Une question fréquente est de savoir si la chimiothérapie orale est aussi efficace que la chimiothérapie par voie intraveineuse. En fait, quel que soit son mode d’administration, une nouvelle chimiothérapie n’est autorisée à la prescription qu’après toute une série d’études et d’essais cliniques auprès de malades, et uniquement si les résultats obtenus sont satisfaisants en termes d’efficacité et de tolérance. Le simple fait que votre médecin puisse vous proposer une chimiothérapie orale atteste que l’efficacité de celle-ci a été prouvée.

Le premier point, c’est que vous n’avez plus à vous rendre à l’hôpital ou à la clinique pour recevoir votre traitement. Une fois la prescription établie par votre médecin, vous retirez la ou les boîtes de votre traitement en officine de ville ou dans la pharmacie de votre hôpital dans certains cas et vous les rapportez chez vous. Le traitement se prend à domicile. Le nombre de comprimés ou gélules à prendre à chaque prise, le nombre et les horaires de prise dépendent du traitement qui vous a été prescrit et doit être respecté.

Le second changement important, c’est qu’il vous revient de « gérer » votre traitement, c’est-à-dire de penser à le prendre, aux jours et heures dites, et de prévoir les prises lorsque vous vous déplacez hors de votre domicile. L’efficacité du traitement dépend en grande partie de votre capacité à bien le suivre. Pour cela, vous êtes aidé par votre médecin et par l’équipe soignante qui vous entourent.

Plusieurs médicaments de chimiothérapie orale sont actuellement disponibles en France. Ils concernent notamment le traitement des formes de cancer suivantes :

• sein ;

• côlon ;

• rectum ;

• poumon ;

• cerveau ;

• ovaire ;

• testicule ;

• rein ;

• prostate ;

• peau ;

• et certaines formes de myélome, de lymphome et de leucémie.

Ces chimiothérapies orales peuvent être prescrites seules ou associées à d’autres traitements.

Que votre chimiothérapie soit orale ou par voie intraveineuse, votre suivi médical ne change pas. Vous voyez régulièrement en consultation votre médecin afin qu’il contrôle l’évolution de votre maladie et s’assure que votre organisme réagit aussi bien que possible à la prise du traitement.

C’est l’occasion aussi de lui poser toutes les questions qui vous préoccupent.

Il peut arriver au cours de votre traitement avec une chimiothérapie orale que vous ne sachiez pas forcément quoi faire. Ce peut être le cas si :

Attendez alors l’heure de la prise suivante et prenez le nombre de comprimés ou gélules prévus. Il ne faut surtout pas chercher à « rattraper » la prise oubliée en prenant une « double dose », votre organisme pourrait mal le supporter.

Là encore, dans le doute, attendez la prise suivante.

Si des effets indésirables vous préoccupent, parce qu’ils sont plus importants ou fréquents qu’à l’accoutumée, ou parce qu’ils sont inhabituels, n’hésitez pas à contacter votre médecin. Il saura vous rassurer ou, le cas échéant, vous expliquer les mesures à prendre.

Dans ce cas, il est préférable de prendre rapidement contact avec votre médecin. S’il est injoignable, demandez à parler à un autre médecin du service où vous êtes suivi. Il vous indiquera les éventuelles mesures à prendre. Pour éviter cette inquiétude, notez sur un papier/carnet chacune de vos prises.

• Il existe aujourd’hui des chimiothérapies orales, c’est-à-dire sous forme de comprimés ou de gélules que l’on avale.

• Les chimiothérapies orales sont aussi efficaces que les chimiothérapies par voie intraveineuse.

• La chimiothérapie orale se prend à domicile. C’est une forme de traitement plus pratique et qui préserve davantage la qualité de vie.

• Tous les anticancéreux n’existent pas sous forme orale.

M-FR-00009038-1.0 - Établi en juin 2023