Les progrès en cancérologie

Aujourd’hui le cancer se guérit mieux. La recherche apporte chaque année des nouvelles innovations. Les traitements, plus performants grâce à de nouvelles technologies et molécules, font reculer la maladie.

Le dépistage, une démarche collective et individuelle

Dépister tôt, le cancer se soigne mieux. Prendre rapidement la maladie en charge permet d’alléger les traitements et augmente significativement les chances de guérison. En France, le dépistage systématique est réalisé aujourd’hui pour le cancer du sein, par mammographie, et pour le cancer colorectal, par recherche de sang dans les selles.

D’autres dépistages sont effectués individuellement chez différents spécialistes :

  • le gynécologue pour le cancer du col de l’utérus ;

  • le dermatologue pour les cancers de la peau ;

  • le dentiste pour les cancers de la cavité buccale.

Le dépistage bénéficie aujourd’hui de plusieurs nouvelles techniques d’imagerie le rendant plus efficace :

  • les rayons X, encore largement utilisés, ont amélioré leur performance pour permettre d’avoir des images plus fines et en coupe ;

  • l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) permet de différencier les cellules normales de cellules tumorales ;

  • l’échographie et le doppler utilisent des ultrasons ;

  • la scintigraphie et le TEP-scan permettent de visualiser le fonctionnement d’un organe à l’aide d’éléments radioactifs ;

  • la tumeur et son environnement proche peuvent être visualisés par endoscopie grâce à de mini-caméra ou de caméra-gélule.

La chirurgie, moins invasive et plus fine

La chirurgie est généralement le premier traitement pour les cancers à tumeur solide, avec environ 450 000 hospitalisations pour chirurgie de cancer par an. Les techniques de chirurgie se sont affinées. Plus sûres, les interventions sont moins invasives.

Ablation de la tumeur par cœlioscopie

La chirurgie par cœlioscopie, ou laparoscopie, permet d’accéder à des organes internes via de petites incisions. Celles-ci permettent d’insérer une mini-caméra et les instruments chirurgicaux. Le geste chirurgical est précis. Pour le patient, le confort postopératoire est nettement amélioré. Très récemment, des hôpitaux se sont équipés de robots contrôlés par le chirurgien résultant en une précision chirurgicale accrue, notamment lors de longues interventions.

La cœlioscopie est utilisée pour traiter les cancers utérins, ovariens, colorectaux, digestifs et de la vessie.

Destruction de la tumeur in situ

L’objectif est de détruire les cellules tumorales, in situ, c’est-à-dire directement dans le corps. L’organisme éliminera naturellement les cellules mortes.

On parle de cryochirurgie et de chirurgie par radiofréquence quand les cellules sont détruites par le froid ou par la chaleur respectivement.

Ces nouvelles techniques permettent d’intervenir sur des tumeurs de petites tailles et/ou difficiles à atteindre, notamment au niveau du foie, du rein ou de la prostate.

Les ultrasons focalisés de haute fréquence sont utilisés pour traiter des tumeurs de la prostate. Les cellules tumorales sont détruites grâce à la chaleur générée par une exposition locale à des ultrasons.

Finalement la chirurgie au laser, autrefois réservée à la dermatologie, commence à être utilisée contre les cancers des bronches, du rectum, du larynx ou de l’œsophage. L’exposition des cellules tumorales à une lumière de très forte intensité dénommée laser provoque une élévation locale de la température aboutissant à leur destruction.

La radiothérapie, plus précise

Très tôt utilisée dans le traitement des cancers, la radiothérapie est aujourd’hui plus fine, ciblant plus spécifiquement la tumeur. Le principe repose sur une destruction des cellules cancéreuses par une exposition à des rayons ou des particules de haute énergie.

La radiothérapie stéréotaxique

Cette nouvelle technologie de radiothérapie externe permet, sous IRM, de cibler très précisément la tumeur suivant deux modes possibles d’administration :

  • la radiochirurgie stéréotaxique : la tumeur est exposée à une dose unique et forte de radiation. Il ne s’agit pas à proprement parler de chirurgie, ce traitement étant réalisé sans incision, ni prélèvement de tissu ;

  • la radiothérapie stéréotaxique fractionnée : la tumeur subit des expositions de radiations plus faibles mais répétées (en plusieurs séances).

La radiothérapie stéréotaxique repose sur l’utilisation de nouveaux outils technologiques qui permettent d’exposer avec une extrême précision les cellules cibles à un rayonnement gamma ou à des rayons X. Ces interventions sont proposées pour traiter des tumeurs cérébrales profondes difficilement opérables par exemple, lors de récidives ou de métastases cérébrales.

Les thérapies ciblées

Ces traitements ciblent des caractéristiques propres à la cellule cancéreuse ou des mécanismes impliqués dans le développement de la tumeur. Concrètement, l’analyse en laboratoire des cellules cancéreuses permet d’identifier des biomarqueurs ou altérations moléculaires spécifiques de la tumeur d’un patient. Ces biomarqueurs seront utilisés comme cibles thérapeutiques. Ces thérapies utilisent les propriétés de ciblage de certaines molécules selon deux stratégies :

Empêcher la prolifération des cellules cancéreuses

Grâce à des « petites molécules »

Certains traitements ciblent des mécanismes biologiques comme l’activité des kinases. On parle d’inhibiteurs de tyrosine kinase. Les kinases sont des petites protéines impliquées dans la régulation cellulaire. Fréquemment anormales dans les cellules cancéreuses, leur présence peut aboutir à la multiplication incontrôlée de celles-ci.

Ces traitements ont donc une toxicité sélective sur les cellules malades, épargnant les cellules saines environnantes. Ces inhibiteurs sont utilisés pour le traitement des cancers :

  • du foie ;

  • du rein ;

  • du poumon non à petites cellules ;

  • du sein ;

  • de la leucémie myéloïde chronique…

La liste de ces molécules s’allonge d’année en année. D’autres traitements vont cibler de petites protéines appelées cyclines impliquées dans le cycle cellulaire qui peuvent être trouvées surexprimées dans certains cancers.

Grâce à l’hormonothérapie

La croissance de certaines tumeurs, dites hormonosensibles, est stimulée par des hormones naturellement présentes dans le corps. L’hormonothérapie va empêcher l’action de ces hormones selon différentes stratégies. La molécule médicamenteuse va se fixer au récepteur de l’hormone présent sur la cellule cancéreuse, empêchant celle-ci d’agir. D’autres médicaments vont diminuer la production de l’hormone. Enfin, certaines molécules vont agir directement sur les hormones circulant dans le sang. D’autres vont empêcher la production hormonale en ciblant certaines enzymes indispensables à leur synthèse (les anti-aromatases et les anti-sulfatases).

Grâce à l’action ciblée d’anticorps thérapeutique

Le traitement consiste en l’administration d’anticorps qui vont se fixer spécifiquement sur une molécule (un récepteur) exprimée à la surface de la cellule tumorale. Cette fixation provoque le blocage des mécanismes biologiques impliqués dans la multiplication cellulaire. Des avancées thérapeutiques visant notamment à coupler un anticorps avec une molécule médicamenteuse (chimiothérapie), alliant ainsi spécificité et toxicité contre la cellule cancéreuse offrent de nouvelles perspectives.

Bloquer la vascularisation de la tumeur

L’angiogenèse est un processus naturel responsable de la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. La tumeur va détourner ce mécanisme afin d’assurer sa croissance et sa dissémination (métastases). Ainsi, des anticorps, dirigés contre un facteur de croissance impliqué dans l’angiogenèse, sont utilisés dans le traitement de certains cancers colorectaux, du poumon, du sein, du rein et de l’ovaire.

D’autres traitements vont inhiber la protéine mTOR, bloquant ainsi les voies de signalisation cellulaire impliquées aussi bien dans la croissance et la prolifération cellulaires que dans l’angiogenèse.

L'immunothérapie

L’immunothérapie consiste en la remobilisation des propres cellules immunitaires du patient contre les cellules tumorales. Cette nouvelle approche se développe actuellement.

La médecine personnalisée, une réalité

Les connaissances scientifiques actuelles démontrent qu’il n’y a pas un type de cancer, mais que le cancer de chaque patient a ses propres spécificités. Le médicament n’est plus choisi en fonction du type de cancer mais selon les caractéristiques propres des cellules tumorales (thérapies ciblées), en prenant en compte l’environnement, les prédispositions familiales et le mode de vie du patient. Ainsi, les traitements sont de plus en plus personnalisés à chaque patient.

Pour aller plus loin

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