La médecine personnalisée permet d’identifier la fusion du gène ROS1 dans le cancer bronchique non à petites cellules et d’adapter le traitement des patients afin d’assurer une meilleure prise en charge de la maladie.

Le cancer bronchique non à petites cellules est la forme la plus fréquente, il concerne 85 % des cancers du poumon. Il se développe à partir de cellules tapissant les bronches. Chaque cancer est unique. La recherche systématique des altérations moléculaires est recommandée avant de débuter le traitement si, suffisamment de tissu a pu être obtenu pour le diagnostic.

En France sur l’année 2017, plus de 17 000 patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules ont pu bénéficier d’un test moléculaire ROS1. Il a été positif pour 1,5 % d’entre eux. Cette altération, bien que rare, est plus fréquemment retrouvée chez les personnes non-fumeuses, relativement jeunes ainsi que chez les femmes. La maladie est souvent à un stade avancé au moment du diagnostic. L’identification d’une altération sur le gène ROS1 ouvre l’accès à des thérapies ciblées.

Le gène ROS1 est normalement présent dans le génome humain. Il permet l’expression d’une protéine appelée tyrosine kinase jouant un rôle dans la croissance et le développement des cellules. Dans certains cancers bronchiques non à petites cellules, ce gène ROS1 est altéré suite à une translocation chromosomique (voir schéma).

Cette translocation, aussi appelée fusion, associe le gène ROS1 à un autre gène (CD74 est le plus fréquent, 35 % des cas, parmi les 12 connus à ce jour) situé sur un autre chromosome. La protéine ROS1 est alors exprimée en permanence et entraîne le développement de cellules cancéreuses (ou transformation oncogénique, d’où le nom de proto-oncogène ROS1).

Translocation chromosomique du gène ROS1

Les analyses sont réalisées à partir d’une biopsie effectuée lors du diagnostic. La biopsie consiste en un prélèvement d’un petit morceau de tissu pour l’analyser au microscope par un anatomopathologiste.

Trois techniques de laboratoire sont utilisées.

Cette technique permet de visualiser au microscope la protéine ROS1 surexprimée dans un échantillon de cellules tumorales. Cette pratique a l’avantage d’être rapide à mettre en œuvre, simple et peu coûteuse. Ce test est réalisé en première intention.

Cette technique est utilisée pour confirmer tout test d’immunohistochimie positif.

Elle repose sur un marquage direct du gène ROS1 et du gène partenaire de la fusion avec deux sondes fluorescentes de 2 couleurs différentes. Le marquage est visible dans le noyau des cellules à l’aide d’un microscope à fluorescence. Les 2 couleurs sont côte à côte dans la cellule cancéreuse présentant une fusion ROS1, éloignées dans une cellule normale car sur 2 chromosomes différents.

Exemple de marquage de 2 gènes (en vert et rouge) dans le noyau des cellules (en bleu)

Des techniques de biologie moléculaire ont été développées afin d’identifier ce réarrangement, comme le NGS. Les plateformes de génétique moléculaire de l’Institut National du Cancer (INCA) ont été développées pour mettre en œuvre ces technologies.

Ces tests moléculaires sont un outil supplémentaire pour mieux caractériser les cellules cancéreuses et proposer des thérapies ciblées. Pour un cancer bronchique ROS1+, ces traitements, appelés inhibiteurs de tyrosine kinase, vont cibler la protéine ROS1, limitant ainsi la croissance et le développement des cellules cancéreuses portant cette altération. Ils sont prescrits principalement par voie orale et sont administrés en monothérapie.

Certains aliments sont à éviter au cours d’une thérapie ciblée. C’est notamment le cas du pamplemousse. Sa consommation peut conduire à une augmentation du médicament dans le sang. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin et à votre équipe soignante qui sauront vous donner des informations complètes selon le traitement que vous suivez.

Ces deux types de traitement vont agir sur des mécanismes spécifiques impliqués dans le développement de la maladie. Les différences portent sur l’étendue de l’action du traitement. La chimiothérapie est un traitement dit systémique, c’est-à-dire qu’il va agir sur l’ensemble des cellules de l’organisme, et particulièrement sur les cellules cancéreuses. Les traitements ciblés ne vont s’attaquer qu’aux cellules malades portant une altération précise, épargnant de ce fait les cellules saines.

M-FR-00009011-1.0 - Établi en juin 2023

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