L'essentiel sur le mélanome


Le mélanome est une tumeur maligne du système pigmentaire de la peau (mélanocytes). Il survient le plus souvent sur une peau saine, dans 80 % des cas, et apparaît alors sous la forme d'une tache pigmentée. Il peut aussi se développer par dégénérescence d'un grain de beauté préexistant (dans 20 % des cas). L'incidence du mélanome est en forte croissance depuis les années 80, cependant depuis 2005 cette incidence tend à moins augmenter (environ 15 000 nouveaux cas par an). C'est l'exposition solaire excessive qui est responsable de la majorité des cancers de la peau.


Le mélanome cutané touche chaque année environ 15 000 nouvelles personnes en France, dont 48 % de femmes et 52 % d’hommes. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 64 ans chez l’homme et 61 ans chez la femme. Le mélanome se présente la plupart du temps sous la forme d’une tache foncée ou noire qui peut être plate, bombée ou avoir une surface irrégulière. Il peut apparaître à n’importe quel endroit du corps, parfois même sur les zones génitales, sous les ongles, ou plus rarement sur les muqueuses.

Les facteurs de risque du mélanome


On sait que certaines personnes présentent plus de risques que d’autres de développer un jour un mélanome. C’est le cas des sujets à peau claire qui attrapent facilement des coups de soleil et qui ont beaucoup de mal à bronzer. Sont également à risque, les personnes qui présentent un nombre important de grains de beauté (plus de 50), les personnes ayant des antécédents personnels de cancer de la peau ou familiaux de mélanomes, ainsi que celles ayant reçu des coups de soleil pendant l’enfance et la jeunesse. 

Différents types de mélanomes


On distingue plusieurs types de mélanomes de la peau, le plus fréquent étant le mélanome superficiel extensif (70 à 80 % des cas) lié aux coups de soleil dans le passé. Il peut être localisé uniquement à la peau, mais aussi envahir les ganglions à proximité ou un organe à distance (au niveau des poumons, du foie, de la peau ou du cerveau par exemple). 

Comment est établi le diagnostic ?

Un autodiagnostic est recommandé chez les patients avec facteurs de risque. Si une tache pigmentaire est retrouvée sur la peau, certaines caractéristiques doivent faire suspecter un mélanome. Il s’agit de taches dont la forme est irrégulière, asymétrique, dont les bords ne sont pas correctement délimités, dont la couleur n’est pas uniforme et dont la forme, la couleur et l’épaisseur évoluent. Ce sont les critères de la règle « ABCDE » (A comme Asymétrie, B comme Bords irréguliers, C comme Couleur non homogène, D comme Diamètre en augmentation et E comme Évolution).

reconnaître un mélanome

 

https://www.e-cancer. fr/Patients-et-proches/ Les-cancers/Melanomede-la-peau/Signes-etsymptomes

Crédit photo : Service dermatologique de Gustave Roussy

Dr Michel Le Maître
Dr Philippe Deshayes
Dr Georges Reuter

 

Une consultation médicale doit être recommandée sans délai dès qu’il existe des signes suspects. En cas de tache suspecte, un dermatologue procède à un examen de l’ensemble de la peau, puis de la lésion à l’aide d’un dermatoscope. Si la suspicion se confirme, cette lésion est retirée sous anesthésie locale puis examinée au microscope. C’est l’examen anatomopathologique qui permet de poser le diagnostic. En cas de mélanome avéré, on détermine alors ses caractéristiques, à savoir son type, son épaisseur et la profondeur de pénétration dans les tissus. Ensuite, d’autres examens permettent de préciser une éventuelle extension de la tumeur à d’autres organes. Sont alors prescrits dans cet objectif une échographie de la région pour détecter des ganglions atteints, une échographie de l’abdomen, une radiographie des poumons, un scanner, une IRM ou une scintigraphie osseuse.

La prise en charge thérapeutique du mélanome


Le choix et l’ordre des traitements sont toujours adaptés à chaque cas et dépendent du type de cancer et de son étendue au moment du diagnostic.

  • Lorsque le mélanome est à un stade précoce
    Le traitement du mélanome repose avant tout sur la chirurgie qui vise à enlever la tumeur et qui a pour objectif de guérir du cancer. Si au cours de la première exérèse, le diagnostic de mélanome a été établi, une deuxième exérèse est alors pratiquée afin d’enlever une marge de sécurité autour de la lésion retirée, et ceci afin de réduire le risque de récidive. La taille de la marge dépend de l’épaisseur du mélanome qui a été préalablement mesurée au microscope. En fonction de la taille de la plaie, le chirurgien peut ensuite procéder à une simple suture pour la refermer, il peut aussi choisir de poser un pansement sur la zone retirée (c’est la cicatrisation dirigée), et enfin dans le cas de plaies plus étendues, il peut choisir d’avoir recours à un fragment de peau avoisinant ou d’une autre partie du corps pour recouvrir la plaie.
  • Lorsque le mélanome est à un stade avancé
    Le chirurgien peut décider de retirer le ganglion sentinelle, ou même l’ensemble des ganglions lymphatiques de voisinage. La chirurgie peut enfin être utilisée également pour retirer d’éventuelles métastases.
traitement du mélanome

En complément de la chirurgie, une immunothérapie est souvent proposée visant à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses. L’efficacité de ces nouvelles molécules a permis une amélioration considérable des résultats de ces traitements. Plus rarement, peuvent être utilisées la chimiothérapie et la radiothérapie, en particulier dans les mélanomes avec atteinte des ganglions lymphatiques ou de métastases à distance. Enfin de nouvelles molécules, appelées thérapies ciblées, ciblent spécifiquement des tumeurs exprimant une mutation particulière à l’origine du processus tumoral. C’est le cas de la mutation BRAF que l’on retrouve chez près de la moitié des patients.
BRAF est une protéine qui intervient dans la croissance et la survie des cellules, et la mutation de son gène provoque une hyperactivité entraînant un cancer. 

Le suivi médical après un mélanome

Après traitement d’un mélanome, le rythme et les modalités du suivi dépendent du stade auquel le mélanome a été découvert ainsi que des traitements pris. Ce suivi repose au minimum sur un examen clinique tous les trois à six mois au cours des cinq premières années, associé à certains examens d’imagerie (échographie, scanner, IRM…) en fonction des cas. Après cinq ans, cet examen clinique deviendra annuel et devra être poursuivi à vie. La personne qui a été atteinte d’un mélanome sera éduquée à se protéger du soleil et à pratiquer un auto-examen de sa peau pour déceler d’éventuelles nouvelles lésions.

 

M-FR-00002917-1.0 - Établi en janvier 2021