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L'importance de garder une alimentation équilibrée pendant un cancer

Série

Une alimentation saine et équilibrée associée à une activité physique quotidienne adaptée est une source de bien-être. Ceci est d'autant plus vrai quand il faut mobiliser toute son énergie pour combattre la maladie.

Le diagnostic du cancer ainsi que les traitements associés ont parfois des répercussions sur l’alimentation.
Des troubles comme la perte d’appétit, la modification du goût et de l’odorat, la fatigue peuvent mener à un déséquilibre alimentaire. Les conséquences sont visibles et se traduisent, selon les cas, par des pertes ou des prises de poids, mais également par une diminution du tonus général.

Il est primordial de continuer à se faire plaisir à travers son alimentation et ainsi être en mesure de fournir toute l’énergie nécessaire pour lutter contre la maladie. En somme il est important de vivre le plus normalement possible.

Qu'est-ce qu'une alimentation équilibrée ?

L’alimentation doit avant tout rester un plaisir même si la maladie et ses traitements modifient les habitudes et les envies. Ainsi, il faut identifier les aliments qui font envie et supprimer ceux qui peuvent poser des problèmes de tolérance. L’apport calorique journalier doit être suffisant et adapté à chaque personne (en fonction de la taille, du poids, du sexe, de l'âge, de l'activité physique, etc.).

Une alimentation équilibrée doit être variée afin de prévenir les carences et être constituée d’au moins 3 repas par jour.

Ainsi, manger équilibré passe par quelques mesures simples.

Boire selon sa soif entre 1,5 et 2 litres d'eau par jour

L'eau constituant 60 % du poids de notre corps, son apport est fondamental sous toutes ses formes (eau plate, eau gazeuse, thé, tisane, bouillon, café léger, etc.).

Manger 5 fruits ou légumes par jour

Qu’ils soient crus, cuits, frais, surgelés ou en conserve, il est conseillé de consommer cinq portions de fruits et légumes par jour (environ 80 g par portion), soit 400 g minimum.
La variété des apports journaliers en fruits et légumes permet d’éviter toute carence en diversifiant l’apport en vitamines et sels minéraux.

Des féculents à chaque repas

Les féculents, comme le pain, les pâtes, le riz, les céréales, les légumes secs (lentilles, etc.) ou les pommes de terre, sont une source importante de fibres, de vitamines et de minéraux. Privilégier les aliments complets permet d’apporter une source de fibres intéressante (attention cependant à limiter les sources de fibres en cas de diarrhées).

Des produits laitiers 3 fois par jour

Ils sont une source de calcium, de protéines et de vitamines comme le lait, les yaourts, le fromage blanc, les petits-suisses et les fromages affinés.

La viande, les œufs, les produits de la pêche (poissons, coquillages, crustacés) : au moins une fois par jour

Source importante de protéines et de fer, il est préférable de privilégier les viandes maigres (volailles) et de consommer du poisson deux fois par semaine.

Les matières grasses végétales et animales en petite quantité

Présentes à chaque repas, il convient de privilégier celles d’origine végétale (huiles, crème de soja) et de limiter celles d’origine animale (beurre, crème fraîche). De façon générale, il faut limiter la consommation d’aliments gras transformés (charcuterie, mayonnaise, fritures, etc.).

Les aliments sucrés, salés ou les boissons sucrées et alcoolisées

Ils sont à consommer avec modération, juste pour le plaisir. La consommation d’alcool est à éviter autant que possible.

Ce qu'il faut savoir

  • Les compléments alimentaires ne remplacent pas l’apport de fruits et de légumes.

  • Une alimentation équilibrée couvre d’elle-même les besoins nutritionnels. De plus, un bon équilibre nutritionnel se compose sur une semaine, pas à chaque repas.

  • Pour maintenir son poids de forme, il est conseillé de le surveiller en se pesant deux fois par semaine, dans les mêmes conditions (même heure, même balance, même vêtement) et en prenant comme référence le poids d’avant la maladie. En cas de variation de plus de 10 %, il faut le signaler à son oncologue.

Que faire en cas de perte de poids ?

La perte de poids indique que l’énergie apportée par l'alimentation est inférieure aux dépenses énergétiques de l’organisme. Il faut alors augmenter l’apport de certains aliments riches en énergie.

Les aliments sucrés

On peut augmenter la dose de sucre dans les yaourts ou le thé par exemple, ou encore consommer du miel, de la confiture, du chocolat. Et pourquoi ne pas se faire plaisir en dégustant une glace, un dessert lacté ou une pâtisserie ?

Les aliments gras

Il est possible d’ajouter de la crème fraîche, de l’huile ou du beurre dans les pâtes, le riz, les légumes ou les soupes. Certains aliments peuvent être introduits dans l’alimentation comme le fromage sec ou encore certains fruits secs (noix, cacahuètes, pistaches, etc.).

Les aliments riches en protéines

Un œuf ou du fromage peut être rajouté dans une salade. Une soupe peut être agrémentée avec du jambon mixé, un jaune d’œuf, du lait entier ou en poudre ou du fromage râpé.

Les compléments nutritionnels artificiels

Dans certains cas, des compléments nutritionnels riches en protéines peuvent être prescrits par le médecin. Ce ne sont pas des substituts de repas mais bien des compléments alimentaires, ils ne remplacent donc pas le repas. Ils seront pris en charge par la sécurité sociale et font partie intégrante du traitement. Ils existent sous différentes formes (solide et liquide) et sont à consommer de préférence froids à distance des repas (au minimum 1 h 30 avant les repas). Avant de prendre des compléments alimentaires, il est important d'en parler à son médecin.

Que faire en cas de prise de poids ?

Une prise de poids peut être provoquée par la maladie, par la prise de certains traitements de chimiothérapie, d’hormonothérapie ou à base de corticoïdes. Aussi, le premier réflexe est d'en parler à son médecin. Dans le cas d’un traitement long à base de corticoïdes, il sera notamment conseillé de :

  • faire 3 repas par jour sans grignotage entre les repas et de manière générale, ne pas se resservir à table ;

  • boire au moins 2 litres d’eau par jour ;

  • réduire l'apport en sel. Il est possible de diminuer le sel dans les plats en le remplaçant astucieusement par des épices (curry, curcuma), herbes ou encore des aromates (ail) ;

  • limiter les aliments sucrés : pâtisseries, boissons sucrées ;

  • limiter les aliments gras : charcuterie, fromage sec, biscuits salés, chips.

De plus, une activité physique régulière et adaptée est fortement recommandée quand elle est possible. Bouger diminue la fatigue et l’anxiété mais est également associé à une meilleure réponse aux traitements, à une diminution du risque de récidive et permet de conserver une bonne qualité de vie.

Quelques conseils pratiques

Des restrictions et des conseils spécifiques peuvent être donnés par le personnel soignant selon la maladie et les traitements.

Les traitements anticancéreux peuvent affaiblir le système immunitaire. Il est donc primordial d'observer une hygiène irréprochable lors de la préparation des repas (lavage des mains, des aliments avant et après épluchage, du réfrigérateur et garder une cuisine toujours bien entretenue). Il est préférable de privilégier les modes de cuisson qui préserveront les vitamines (vapeur, en papillote ou mijoté) et d’éviter les fritures et le barbecue au feu de bois ou au charbon. Il est important de prendre le temps à chaque repas (au minimum 20 minutes) et de bien mâcher les aliments. Le moment du repas doit se dérouler dans une ambiance agréable. Si les odeurs fortes, notamment de cuisine, sont gênantes, il faut essayer de les éviter (salle à manger, balcon, terrasse, etc.). Un temps de repos après chaque repas permet de refaire efficacement le plein d’énergie.

Fiche réalisée en collaboration avec Delphine Bourlier, diététicienne-nutritionniste.

La question de…

« Depuis le début de mon traitement, un goût métallique me coupe souvent l'appétit. Que faire ? »

Laurence T., 44 ans

Avant le repas, on peut se rincer la bouche avec une eau gazeuse supplémentée de jus de citron. Il est également possible de commencer le repas par un fruit si sa consommation n’est pas contre-indiquée (comme cela peut être le cas avec le pamplemousse qui peut interagir avec certains traitements contre le cancer). Au préalable, parlez-en à votre médecin. Au cours du repas, évitez la consommation de viande rouge, d’œufs et de laitages et favorisez plutôt celle de féculents. On peut également prendre son repas en utilisant des couverts en plastique ou en bois.

M-FR-00009134-2.0 - Établi en mai 2025

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