Biopsie mammaire : comprendre les résultats

La biopsie mammaire est le seul examen permettant d'établir le diagnostic d'un cancer du sein. De plus, l'analyse des cellules prélevées lors de la biopsie apporte un ensemble d'informations indispensables et déterminantes pour le choix de la prise en charge et des traitements.

Touchant une femme sur huit au cours de sa vie, le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent. Dans 80 % des cas, il est diagnostiqué chez des femmes de plus de 50 ans. Son dépistage précoce augmente de manière importante les chances de guérison.

Les différents types de cancer du sein

On distingue différents types de cancers du sein selon le type de cellules à l’origine de la tumeur. Ainsi, il n’y a pas un mais des cancers du sein. La plupart se forment à partir de cellules épithéliales de la glande mammaire (adénocarcinome).

On différencie les cancers in situ, dont la tumeur est strictement localisée, des cancers infiltrants dont les cellules tumorales se sont étendues aux tissus voisins. Quand des cellules cancéreuses se sont propagées pour former de nouvelles tumeurs dans le corps, ou métastases, on parle alors de cancer métastatique.

Représentant la grande majorité des cas de cancers du sein, les adénocarcinomes canalaires se développent au niveau des canaux dans lesquels circule le lait, et plus rarement des lobules, unité de production du lait. On distingue :

  • le carcinome canalaire in situ (CCIS), qui est considéré comme un état précancéreux ou encore un cancer intracanalaire ;

  • le carcinome canalaire infiltrant qui est, quant à lui, le cancer du sein le plus fréquemment diagnostiqué. Dans ce cas, les cellules cancéreuses ont traversé la paroi des canaux pour atteindre les tissus environnants.

Ils proviennent de cellules tapissant les lobules, il existe :

  • le carcinome lobulaire in situ (CLIS) se caractérise par la présence de cellules anormales uniquement localisées au niveau des lobules. N’étant pas considéré comme un véritable cancer, il peut cependant prédisposer à un cancer canalaire ou lobulaire infiltrant ;

  • dans le cas du carcinome lobulaire infiltrant, les cellules cancéreuses se sont propagées au-delà des lobules, dans les tissus avoisinants, parfois à différents endroits d’un sein (carcinome multifocal) ou dans les deux seins.

Quelques formes rares existent, notamment le cancer inflammatoire du sein ou encore la maladie de Paget du sein. Notons également que moins de 1 % des cancers du sein affecte l’homme.

Pour dépister un cancer du sein, différentes techniques d’imagerie peuvent être utilisées : mammographie, échographie voire IRM (imagerie par résonance magnétique). Elles vont permettre de visualiser et de localiser une éventuelle tumeur. Seule une analyse en laboratoire de cellules prélevées par une biopsie mammaire permettra d’établir le diagnostic.

La biopsie mammaire

La biopsie est un acte chirurgical, pouvant être réalisé sous anesthésie locale ou générale. Elle permet de prélever des cellules qui seront ensuite analysées en laboratoire. Selon la localisation, la taille et l’aspect de la tumeur, différentes techniques de biopsie seront proposées :

  • la biopsie à l’aiguille fine ou cytoponction ;

  • la biopsie de forage ou biopsie au trocart : un prélèvement de tissu est réalisé à l’aide d’une aiguille creuse ;

  • la biopsie chirurgicale : elle permet une ablation partielle ou totale de la masse anormale ou des ganglions lymphatiques afin d’évaluer une éventuelle propagation.

Dans certains cas, pour guider l’aiguille utilisée pour le prélèvement, on a recours à des techniques d’imagerie. Il peut s’agir de la mammographie pour la biopsie stéréotaxique ou encore de l’échographie pour la biopsie échoguidée.

Les examens en laboratoire suite à la biopsie

Ces analyses permettront de déterminer avec certitude le statut cancéreux des cellules prélevées.

De plus, d’autres caractéristiques biologiques de ces cellules seront également recherchées. Ainsi, on déterminera :

Par observation au microscope, la morphologie et la vitesse de multiplication des cellules (mitoses) sont comparées à celles de cellules saines. Ceci donne une information importante sur le rythme de développement de la tumeur. On parle de cancer de grade 1 à 3 selon que la croissance de la tumeur est faible, modérée ou forte.

En combinant les données d’imagerie et d’analyses en laboratoire, le stade du cancer permet de déterminer la taille de la tumeur et son éventuelle propagation dans le corps.

La classification internationale TNM se traduit ainsi :

  • T pour taille de la tumeur ;

  • N pour nombre de ganglions lymphatiques atteints ;

  • M pour la présence potentielle de métastases.

La propagation de certaines cellules cancéreuses mammaires est dépendante de deux types d’hormones, la progestérone et les œstrogènes. Pour cela, ces cellules expriment des molécules appelées récepteurs qui permettent de capturer ces hormones. Ainsi, si l’examen en laboratoire met en évidence la présence de ces récepteurs, la tumeur est dite hormono‑dépendante et peut être potentiellement traitée par hormonothérapie.

Certaines cellules cancéreuses vont exprimer en excès la protéine HER2, récepteur d’un facteur de croissance (Human epidermal growth factor receptor 2 ou récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain). Dans le cas d’une surexpression de ce récepteur à la surface des cellules tumorales, la tumeur est dite HER2-positive (HER2+). Un traitement ciblant particulièrement cette protéine peut alors être proposé.

Il est possible que les examens se révèlent négatifs à la fois pour la détection des récepteurs hormonaux et pour le récepteur HER2. On parle alors de cancer du sein triple négatif.

Un traitement adapté à chaque cas

Ainsi, en combinant les données personnelles (âge, état de santé, ménopausée ou non…) et les informations apportées lors de la phase du diagnostic (type de cancer, grade, stade, statut HER2 et analyse génomique de la tumeur), l’équipe soignante proposera la stratégie thérapeutique la mieux adaptée.

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Les questions de…

La biopsie percutanée est réalisée sous anesthésie locale. Permettant d’endormir les tissus dans lequel le prélèvement est fait, l’anesthésiant agit très rapidement. Ainsi, même si l’examen peut provoquer des appréhensions, il ne doit pas être douloureux. Néanmoins, si vous ressentez une douleur au moment de l’intervention, il faut le signaler à l’équipe soignante qui saura vous soulager.

Un clip est une agrafe métallique placée à l’endroit du prélèvement. Il est fréquemment posé quand l’intégralité du tissu anormal a été enlevée lors de la biopsie. Le clip va donc servir de point de repère pour les prochains examens notamment radiologiques ou lors d’une éventuelle intervention chirurgicale. Le clip peut être gardé sans limitation de durée, ni gène.

Pour aller plus loin

Cancer Info : 0 805 123 124INCaINCa

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