Garder l'appétit malgré un cancer
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Série
L'appétit est très fréquemment affecté suite au diagnostic du cancer et à ses traitements. Identifier les raisons des modifications de l'appétit permet de trouver des solutions pour conserver une alimentation équilibrée.
La maladie et ses traitements peuvent provoquer une diminution voire une perte de l’appétit. La fatigue et une modification de la perception des goûts et des odeurs sont rapportées. Il faut cependant être vigilant car cela peut vite mener à la dénutrition. Or conserver une alimentation équilibrée permet de se donner toute l’énergie nécessaire pour combattre la maladie, diminuer le risque de récidive et conserver une bonne qualité de vie.
Il est primordial de conserver un poids correct et une bonne masse musculaire en ayant une activité physique régulière. Si besoin, une consultation auprès d’un diététicien peut apporter une aide. Ce professionnel saura vous aider à établir vos menus au mieux.
Écouter ses envies et varier son alimentation
Selon les traitements, la perception des goûts et des odeurs peut changer. L’appétit en est affecté ; néanmoins, il faut savoir rester à l’écoute des besoins de son corps.
Écouter ses envies et faire des collations
La consigne est d’assouvir toute envie alimentaire dès qu’elle vient. Un morceau de fromage ou de chocolat peut être dégusté à toute heure. De manière générale, il faut prévoir des encas faciles à manger et qui font plaisir comme :
des fruits secs (abricots, raisins, figues, pommes…) ;
des biscuits ;
des galettes de riz soufflé ;
des barres céréalières…
Dans le cas d’une prise de poids, il faut limiter le grignotage et favoriser des repas équilibrés.
Privilégier les aliments au goût neutre
Afin d’éviter certains goûts ou odeurs trop forts, l’astuce est de favoriser des aliments au goût neutre comme les pommes de terre (notamment en purée lisse), les pâtes, le riz, le pain… La viande rouge peut déranger mais elle peut être remplacée par de la viande blanche (dinde, poulet…), des produits de la pêche (poissons, crustacés…) ou des œufs.
Varier les plats au maximum et découvrir de nouvelles saveurs
Profitez du moment des repas pour découvrir de nouveaux fruits et légumes (fruits exotiques, patate douce, manioc…).
Il est également intéressant de relever les plats avec un ensemble d’épices et d’aromates qui permettent à la fois de diminuer l’apport en sel et d’apporter beaucoup de parfum (ail, coriandre, gingembre, curcuma, cardamome…).
Purée de patates douces
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Ingrédients pour 4 personnes
600 g de patates douces
40 g de beurre
15 cl de crème fraîche liquide
Sel
Poivre
Préparation
Laver, éplucher et couper les patates douces en morceaux
Les faire cuire 10 à 15 minutes dans de l’eau bouillante
Égoutter et mixer
Ajouter une noisette de beurre et la crème fraîche
Corriger l’assaisonnement
Cette purée de patates douces accompagnera une tranche de blanc de poulet ou du jambon aussi bien qu’une viande forte en goût (canard). Si le goût sucré est trop présent, il est possible de remplacer la moitié de la portion de patates douces par des pommes de terre classiques, et inversement, l’amertume de la purée peut être cassée par l’ajout d’un morceau de sucre.
Manger froid et déguster des fruits et légumes riches en eau
Les traitements, notamment de chimiothérapie, peuvent provoquer des troubles particuliers notamment un assèchement de la bouche et de la gorge. Aussi, il est conseillé de manger des aliments froids et lisses (liquides ou semi-liquides) ainsi que des fruits et des légumes apportant beaucoup d’eau comme le melon, la pastèque, la pomme ou encore la courgette, le concombre ou la salade. L’été, pensez aux glaces et sorbets.
Créer une atmosphère agréable lors des repas
Le moment du repas doit rester un moment de plaisir et de partage.
S’ouvrir l’appétit avant de passer à table
Prendre un apéritif peut permettre de s’ouvrir l’appétit. Il est préférable de consommer des jus de fruits (comme une simple orange pressée) ou des jus de légumes relevés. Pourquoi ne pas prendre un jus de tomate délicatement relevé de Tabasco ?
Manger, même un peu
Afin de garder ses forces, il est essentiel de ne pas sauter de repas. Il est important de s’alimenter régulièrement, même si ce n’est qu’en petite quantité. Il ne faut pas culpabiliser si un repas s’avère trop léger. Pour une meilleure digestion, la clé est de savoir prendre le temps lors du repas et bien mâcher les aliments. Quand le repas impressionne par sa quantité, on peut le répartir sur l’ensemble de la journée. On appelle cela « fractionner les repas ». De plus, le moment du repas doit être le plus éloigné possible de la prise d’un traitement.
Créer une ambiance conviviale
Il est facile de dresser une jolie table. Une bougie, une vaisselle colorée, une lumière tamisée créeront une ambiance agréable. De la même manière, prendre le temps de composer des assiettes pleines de couleurs peut stimuler un appétit contrarié. Les couleurs attirent les yeux, réveillent les papilles et provoquent l'envie. Ainsi, il est important de toujours avoir dans ses placards du concentré de tomates ou du ketchup (rouge), du pesto (vert) et du curcuma ou du curry (jaune).
Le plaisir peut commencer au début du repas avec une entrée haute en couleur, tout en simplicité, comme une salade composée de tomates, concombres et avocat, agrémentée de graines de sésame et assaisonnée selon son envie.
Parler à ses proches et se faire aider
Le repas est un moment propice à la discussion où les proches sont également mis à rude épreuve. Souvent, ils proposeront naturellement leur aide. Ils pourraient toutefois être déstabilisés si un repas qui, auparavant, vous faisait plaisir provoque aujourd'hui du dégoût. Il est alors important de profiter de ce moment de partage pour expliquer son ressenti et ses envies à ses proches.
Pratiquer une activité physique
Maintenir une activité physique adaptée et modérée, malgré les traitements et la maladie, n’apporte que des bénéfices notamment en stimulant l’appétit.
30 minutes d’exercice chaque jour
Une activité quotidienne de 30 minutes consécutives ou fractionnées est suffisante pour apporter de nombreux bénéfices. Le choix de l’activité dépendra de ses capacités et de ses envies (marche, vélo, natation…).
Bien-être physique
Le sport augmente naturellement l’appétit. Il aura également un effet positif sur le bien-être général (meilleurs tonus et moral) et diminuera le stress, l’anxiété et la fatigue. Votre médecin saura définir l’activité physique la mieux adaptée. Une activité sportive commence en douceur afin de progresser un peu plus chaque jour. L’activité physique est aussi présente dans la vie du quotidien : entretenir son intérieur, s’occuper de son jardin ou simplement privilégier l’escalier plutôt que l ’ascenseur permet d’être actif tout au long de la journée et aide à maintenir un bon état musculaire.
Sociabilisation par le sport
Le sport peut se pratiquer seul, entre amis ou au sein d’un groupe. De nombreuses associations proposent des cours de sport collectifs permettant alors de tisser de nouveaux liens.
Important : boire de l’eau, pendant et après une activité sportive, permet de mieux vivre l’effort et d’améliorer la récupération physique. De manière générale, il faut faire attention à son hydratation tout au long de la journée en buvant au moins 2 litres d’eau par jour. Mieux vaut boire régulièrement entre les repas plutôt qu’à table. En effet, l’eau prise au cours du repas pourrait renforcer la sensation de satiété.
Fiche réalisée en collaboration avec Delphine Bourlier, diététicienne-nutritionniste.
Pour aller plus loin
M-FR-00009129-2.0 - Établi en mai 2025