L'essentiel sur le cancer de la vessie

Avec environ 13 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, le cancer de la vessie est le 7ᵉ cancer le plus fréquent en France. Généralement diagnostiqué vers l'âge de 70 ans, il affecte plutôt les hommes que les femmes.

Les raisons du développement d’un cancer de la vessie ne sont pas clairement définies. Néanmoins, certains facteurs de risque ont été identifiés comme :

  • le tabagisme ;

  • l’exposition à certains produits chimiques, notamment dans le cadre professionnel (goudrons, huile de houille…) ;

  • l’exposition à certains traitements (un usage prolongé et inadéquat d’antidouleurs, certaines chimiothérapies ou une radiothérapie au niveau du bassin…) ;

  • une infection par un parasite tropical (appelée bilharziose ou schistosomiase).

Le cancer de la vessie se développe à partir de différents types de cellules provenant de la paroi de la vessie appelée épithélium urothélial. Dans la majorité des cas, il provient des cellules de la muqueuse tapissant cet épithélium. Il s’agit alors d’un carcinome urothélial.

Le cancer de la vessie est un cancer urologique qui peut survenir sans manifestation de symptômes particuliers (asymptomatique). Différents signes peuvent cependant alerter dont la présence de sang dans les urines (hématurie), une envie d’uriner fréquente ou encore des brûlures urinaires. Ces symptômes ne sont pas obligatoirement associés à un carcinome de la vessie mais doivent faire l’objet d’une consultation médicale.

Le diagnostic

Afin d’établir avec certitude le diagnostic de cancer urothélial et de définir le traitement anticancéreux le plus adapté, il est primordial pour le médecin de recueillir toutes les informations sur la maladie : localisation de la tumeur, son origine cellulaire, son éventuelle infiltration ou stade et son agressivité ou grade.

Le bilan diagnostique est toujours initié par un examen clinique. L’entretien avec le médecin recherchera les symptômes évocateurs de la maladie, l’existence d’antécédents médicaux et de comportements à risque, et sera suivi par un examen par palpation (abdomen, pelvis, toucher rectal et vaginal pour les femmes).

Une échographie est ensuite pratiquée par un radiologue ou un urologue pour visualiser la vessie, les reins et l’abdomen permettant de détecter une éventuelle anomalie. En parallèle, une analyse d’urine ou cytologie urinaire est réalisée pour rechercher la présence de cellules anormales.

La cystoscopie est utilisée pour visualiser l’intérieur de la vessie. Cet examen est réalisé sous anesthésie locale et permet de définir la taille, la localisation du tissu suspect et sa potentielle extension. La cystoscopie permet également d'effectuer des prélèvements si nécessaire. Si cette exploration est associée à un prélèvement d’une partie ou de la totalité de l’anomalie, l’intervention se déroulera au bloc opératoire sous anesthésie locorégionale ou générale. Il s’agira alors d’une résection transurétrale de la vessie (RTUV). Finalement, seule l’analyse en laboratoire d’anatomopathologie des tissus prélevés permettra d’établir le diagnostic avec certitude.

Des examens complémentaires peuvent être également prescrits comme un scanner de l’appareil urinaire (ou thoraco-abdomino-pelvien) ou une IRM qui permettront d’évaluer l’étendue de la maladie (métastases, atteintes ganglionnaires) et ainsi d’affiner la stratégie thérapeutique.

Les traitements

Le plan de traitement sera décidé au cas par cas, en fonction des résultats du bilan de diagnostic lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) regroupant différents spécialistes (chirurgien urologue, anatomopathologiste, radiologue, oncologue…). Les traitements dépendront de l’étendue de la tumeur au moment du diagnostic.

Les tumeurs superficielles ou non infiltrant le muscle de la vessie (TVNIM)

Dans 75 % des cas, la tumeur est strictement localisée au niveau de la muqueuse urothéliale. La chirurgie par ablation par RTUV est préconisée. Après l’opération, un traitement intravésical (dans la vessie) par chimiothérapie est mis en place. Selon le risque de récidive ou de progression, un traitement d’immunothérapie (BCG), associé à la chimiothérapie pourra être administré directement dans la vessie. Une ablation de la vessie est envisagée dans certains cas de risque élevé de récidive ou de progression.

Les tumeurs infiltrantes (TVIM)

À ce stade, la tumeur a envahi la muqueuse urothéliale jusqu’au muscle de la vessie. La chirurgie est le traitement de référence et consiste en l’ablation totale de la vessie et des ganglions lymphatiques à proximité. Chez l’homme, la prostate, les vésicules séminales et parfois l’urètre (si celui-ci est atteint) sont également enlevés. Chez la femme, une ablation de l’utérus, de l’urètre et d'une partie du vagin sont réalisées. Dans la majorité des cas, une chimiothérapie est mise en place avant la chirurgie pour diminuer la taille de la tumeur. Elle est appelée chimiothérapie néoadjuvante.

Parfois, la chimiothérapie ne sera prescrite qu’après chirurgie (chimiothérapie adjuvante).

Le cancer de la vessie au stade métastatique

Au stade métastatique, le cancer s'est propagé à des organes éloignés de la vessie (par exemple au niveau des poumons) où des métastases ont été détectées. Un traitement à base de chimiothérapie (une ou plusieurs chimiothérapies) pourra être administré au patient et, si son état général le permet, il pourra être suivi d'une radiothérapie ou d'une chirurgie de métastases. Il peut arriver que l'immunothérapie soit également envisagée.

L’efficacité du traitement sera évaluée par un scanner du thorax, de l'abdomen et du bassin 2 mois après le début de la chimiothérapie, permettant éventuellement d’adapter la stratégie thérapeutique.

Le rétablissement urinaire

Lorsque le traitement a nécessité de retirer la vessie par une chirurgie, deux systèmes de remplacement sont proposés. Le premier est la néovessie, construite par un chirurgien à partir d'une fraction de l'intestin grêle. Elle reprend le rôle de la vessie et permet à l'urine de s'évacuer naturellement. La néovessie est généralement réservée aux hommes dont l’urètre a pu être conservé. Le deuxième est la stomie qui correspond à une dérivation urinaire vers une poche externe ou interne.

Le suivi

Après les traitements, un calendrier de surveillance est établi et adapté à chaque cas.

  • Pour le suivi des tumeurs non infiltrantes de la vessie, une cystoscopie sera réalisée à intervalles réguliers dont la fréquence est déterminée selon le risque de récidive. Il est à noter qu’en cas de tabagisme, cet examen sera planifié annuellement à vie. Dans le cas d’un cancer de la vessie à haut risque de récidive, un scanner (uro-TDM) pourra être prévu tous les deux ans.

  • Le suivi pour une tumeur infiltrante est réalisé tous les trimestres, puis tous les semestres pendant plusieurs années. Ensuite, le suivi deviendra annuel. Il se compose d'un examen clinique, d'un examen sanguin (taux de vitamine B12, sodium, potassium, créatinine…) et d'un scanner uro-TDM. Si la vessie a été conservée, une cystoscopie sera programmée à vie. Le suivi inclura également des soins de support qui seront proposés selon les besoins ainsi que des aides spécifiques. Celles-ci faciliteront le retour à une normalité dans le quotidien et donneront des conseils pour la vie pratique et intime ainsi que pour la reprise d’une activité professionnelle.

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Lexique

Anatomopathologie : spécialité médicale qui consiste à examiner à l'œil nu et au microscope les organes, les tissus ou les cellules, pour repérer et analyser des anomalies liées à une maladie.

Cystoscopie : examen utilisant un cystoscope, tube fin en fibre optique, introduit par l’urètre permettant de visualiser l’intérieur de la vessie et de réaliser des prélèvements.

Cytologie urinaire : examen de laboratoire réalisé sur un échantillon d’urine à la recherche de cellules anormales.

Échographie : examen qui permet d'obtenir en direct des images de l'intérieur du corps à travers la peau. Le médecin fait glisser sur la zone du corps à examiner une sonde qui produit des ultrasons qui émettent un écho à la rencontre des organes. Capté par un ordinateur, l'écho est transformé en images sur un écran de télévision.

Immunothérapie : traitement visant à stimuler les défenses immunitaires de l'organisme contre les cellules cancéreuses.

IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : examen d’imagerie médicale qui aide au diagnostic du cancer, à l’évaluation de l’efficacité d’un traitement ou au suivi après la fin des traitements. Une IRM permet d’obtenir des images précises de l’intérieur du corps grâce à l’utilisation d’un aimant et d’ondes électromagnétiques. Cet examen est utilisé pour examiner n’importe quelle partie du corps.

Résection transurétrale de la vessie (RTUV) : intervention chirurgicale réalisée sous anesthésie qui permet d'enlever des tissus de la vessie en passant par l’urètre.

Scanner : examen qui permet d’obtenir des images du corps en coupes fines au moyen de rayons X. Les radiologues parlent aussi de tomodensitométrie, abrégée en TDM.

Pour aller plus loin

Cancer Info : 0 805 123 124INCa

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