L'essentiel sur le cancer du col de l'utérus

Le cancer du col de l'utérus a bénéficié ces dernières années de grandes avancées dans sa prévention, son dépistage et ses traitements. Il est généralement découvert à un stade précoce grâce au dépistage, ce qui augmente significativement les chances de guérison. Aujourd'hui, la vaccination anti-HPV permet de prévenir ce cancer.

Avec plus de 3 000 nouveaux cas par an, le cancer du col de l’utérus est la 12e cause de cancer chez la femme en France.

Le nombre de nouveaux cas et le nombre de décès par cancer du col de l'utérus ont beaucoup diminué depuis les années 1990. Cette baisse est expliquée par un meilleur suivi gynécologique des femmes mais surtout par les campagnes de dépistage par frottis cervico-utérin. 
En effet, le frottis cervico-utérin permet de détecter des lésions précancéreuses que l'on peut traiter avant qu'elles n'évoluent en lésions cancéreuses. Le frottis permet aussi de  détecter des tumeurs à un stade précoce. 
Le dépistage est un moyen efficace de prévention du cancer du col de l'utérus. En France, il est proposé depuis plusieurs décennies et environ 60 % des femmes ont réalisé un frottis cervico-utérin dans les trois dernières années. Ce taux de dépistage est jugé insuffisant et pourrait être augmenté grâce au déploiement du programme national de dépistage organisé. 
Depuis 2007, la vaccination anti-HPV contribue aussi à la  prévention du cancer du col de l'utérus. 


Qu'est-ce que le cancer du col de l'utérus ?

Lien entre le vagin et l’utérus, le col de l’utérus est recouvert d’une muqueuse sécrétant la glaire cervicale.
Cette muqueuse est composée d’une couche cellulaire extérieure, appelée épithélium et d’une couche interne formant le tissu conjonctif.
La quasi-totalité des cancers du col de l’utérus ont pour origine l’épithélium. Ces cancers peuvent apparaître :

  • sur la partie externe du col (exocol) dans 80 à 90 % des cas, on parle alors de carcinomes épidermoïdes ;

  • sur la partie interne du col (endocol) dans 10 à 20 % des cas, on parle d’adénocarcinomes.

La cause principale du cancer du col utérin est liée à l’infection persistante par des virus de la famille des papillomavirus ou HPV (Human Papilloma Virus). L’infection par HPV est une maladie sexuellement transmissible qui est retrouvée dans la grande majorité des cancers du col. C'est l'infection sexuellement transmissible la plus fréquente. On estime que 9 personnes sur 10 seront infectées par un HPV au cours de leur vie.
Le virus sera éliminé dans les deux ans et l'infection sera, le plus souvent, sans conséquence. Néanmoins, une infection persistante peut provoquer l’apparition de lésions dites précancéreuses, qui, si non détectées et traitées, peuvent conduire au développement d’un cancer 15 à 20 ans après le début de l’infection.

Comment est-il diagnostiqué ?

Le cancer du col de l’utérus peut se développer sans donner de signes cliniques, d’où l’importance de réaliser des tests de dépistage réguliers. Dans d’autres cas, des symptômes du cancer du col de l’utérus peuvent survenir, comme de légers saignements en dehors des périodes de règles, des pertes inhabituelles ou des douleurs pelviennes. Ces signes doivent  alerter : contactez votre médecin.

Le dépistage se fait par frottis du col de l’utérus (frottis cervico‑utérin). L’examen qui ne dure que quelques minutes est habituellement sans douleur, mais il peut être ressenti comme désagréable par certaines personnes. Réalisé par un gynécologue ou le médecin traitant, l’examen consiste à prélever quelques cellules qui seront analysées en laboratoire pour rechercher la présence de cellules anormales ou cancéreuses. Le frottis doit être réalisé en dehors de la période des règles. Si le frottis se révèle positif, d’autres examens seront pratiqués.

Outre l’examen gynécologique, des tissus sont prélevés par biopsie ou par conisation pour une analyse anatomopathologique.
Des examens d’imagerie (échographie, scanner ou IRM) sont également utilisés pour déterminer précisément le stade de développement de la tumeur. La détermination du stade de développement de la tumeur permet d’établir le traitement anticancéreux adapté :

  • Le stade I : la tumeur est strictement localisée au col.

  • Le stade II : la tumeur s’est développée dans les régions avoisinantes (vagin, tissus enveloppant l’utérus).

  • Le stade III : la tumeur affecte les 2/3 du vagin et/ou le tissu péri-utérin.

  • Le stade IV : le cancer commence à se propager dans les organes voisins (vessie, rectum…).

Dans la majorité des cas, le cancer du col utérin est détecté très tôt, voire à un stade précancéreux. Aussi, un traitement local permettra d’avoir une guérison. De plus, ce cancer se développe très lentement, il gardera donc longtemps une extension strictement locale.

Quels sont les traitements ?

Le traitement du cancer du col de l’utérus peut apparaître déstabilisant devant le nombre de possibilités thérapeutiques.

Au stade précancéreux, la guérison du cancer du col de l’utérus est obtenue quasi-systématiquement. Le traitement de choix est chirurgical et consiste en l’ablation de la partie du col portant les lésions (conisation). Cette intervention est réalisée par voie vaginale. Elle n’affecte pas la fécondité. Une surveillance particulière lors de grossesse future sera réalisée.

Aux stades I et II (sans atteinte de l’enveloppe utérine), la tumeur est strictement localisée. Plusieurs traitements du cancer du col utérin pourront être proposés :

  • la chirurgie, en traitement unique, permettra d’enlever l’utérus (hystérectomie) ainsi que les ganglions pelviens et souvent les ovaires. Ce traitement sera proposé selon les caractéristiques de la tumeur préférentiellement aux femmes sans projet d’enfant. Dans certains cas, il s’agira d’une chirurgie dite conservatrice permettant de conserver l’utérus ;

  • la radiothérapie consiste en l’application endovaginale de césium (curiethérapie) associée à des irradiations externes.

    Dans certains cas, une chimiothérapie peut être prescrite en complément ;

  • un traitement combinant la curiethérapie, la chirurgie et la radiothérapie externe, la radiochimiothérapie concomitante, peut être réalisé.

Aux stades II (avec atteinte de l’enveloppe utérine), III et IV, bien que plus rares, le traitement consiste principalement en une combinaison de radiothérapie et de chimiothérapie.
L'immunothérapie, un médicament capable de réactiver le système immunitaire contre les cellules cancéreuses, pourrait également être envisagé aux stades avancés de la maladie.

Quel est le suivi après un cancer du col de l'utérus ?

Un suivi médical est mis en place afin de traiter d’éventuels effets indésirables suite aux traitements du cancer du col de l’utérus, favorisant ainsi le retour à une bonne qualité de vie. Ce suivi permet également de détecter une éventuelle récidive.

Les consultations médicales sont effectuées tous les 4 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 3 ans, puis une fois par an.

Comment prévenir le cancer du col de l'utérus ?

La prévention du cancer du col de l'utérus s'appuie sur 2 moyens complémentaires :

  • le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus s'adresse aux femmes âgées de 25 à 65 ans. Le test de dépistage est réalisé à partir d'un prélèvement par frottis cervico-utérin. L'examen est pratiqué tous les 3 ans après 2 tests normaux à un an d'intervalle entre 25 et 30 ans, puis tous les 5 ans entre 30 ans et 65 ans ;

  • la vaccination contre les HPV est recommandée chez les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans. Une vaccination de rattrapage peut être proposée jusqu'à 19 ans.

    La vaccination ne protégeant pas des infections aux HPV déjà existantes, son efficacité est diminuée lorsqu'elle est faite après le début de la vie sexuelle.

    Les femmes de 25 à 65 ans sont invitées à poursuivre les examens réguliers de dépistage du cancer du col de l'utérus qu'elles soient vaccinées ou non contre les HPV. En effet, la vaccination protège contre la plupart des HPV, mais pas de tous.

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Lexique

Biopsie : prélèvement d’un petit morceau de tissu, échantillon qui sera analysé au microscope en laboratoire d’anatomopathologie.

Conisation : intervention chirurgicale consistant en l’ablation d’un fragment du col de l’utérus en forme de cône. Le tissu prélevé sera ensuite analysé en laboratoire d’anatomopathologie.

Curiethérapie : technique de radiothérapie qui consiste à placer des éléments radioactifs en contact direct avec la tumeur. Ces éléments sont appliqués par voie vaginale contre le col de l’utérus.

Frottis cervico-utérin : prélèvement par léger frottement de cellules à la surface du col de l’utérus à l’aide d’un  coton-tige adapté ou d’une petite brosse pour analyse en laboratoire d’anatomopathologie.

Pour aller plus loin

INCaCancer Info : 0 805 123 124

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