120 nouveaux cas par an en France environ1
1 500 personnes atteintes en France environ1
Amyotrophie spinale de type 1 : 1re cause génétique de décès chez l’enfant1
L’amyotrophie spinale est une maladie autosomique récessive due à une mutation du gène SMN1 responsable de la synthèse de la protéine de survie du motoneurone SMN (Survival Motor Neuron).
La protéine SMN est indispensable à la survie des motoneurones, cellules nerveuses qui transmettent le signal de mouvement aux muscles. L’absence de protéine SMN conduit à une dégénérescence progressive des motoneurones alpha de la corne antérieure de la moelle épinière et est responsable d’une dénervation et d’une atrophie des muscles squelettiques « proximaux » des membres (par exemple, les muscles de la hanche ou des épaules) et du tronc, d’une faiblesse générale et d’une perte des fonctions motrices et de l’ambulation. La progression de la maladie est inexorable et son évolution propre à chaque patient.
Il existe un gène nommé SMN2, dont la séquence est quasiment identique à celle du gène SMN1. Ce gène SMN2 code majoritairement pour une protéine SMN non fonctionnelle.
L’amyotrophie spinale se caractérise par un continuum clinique de la maladie entre les différents types et une évolutivité de la maladie chez le patient au cours du temps. On distingue quatre types cliniques reposant sur la même base physiopathologique : deux types chez le petit enfant (SMA de types I et II), un type chez le plus grand enfant (SMA de type III) et un type de l’adulte (SMA de type IV) en fonction de l’âge d’apparition des symptômes, des capacités motrices et du nombre de copies du gène SMN2.
L’amyotrophie spinale infantile (ASI) de type 1 (ou SMA de type 1 ou maladie de Werdnig-Hoffmann) est la forme la plus sévère de la maladie. Elle commence avant l’âge de 6 mois. Peu mobile, l’enfant présente une grande faiblesse musculaire. Il ne peut pas tenir assis sans aide et ne pourra pas acquérir la marche. Ses réflexes rotuliens sont abolis et des rétractations tendineuses au niveau des genoux ou des pieds peuvent survenir. Il a des difficultés à s’alimenter mais aussi à respirer et à tousser, ce qui augmente les risques d’infections et d’insuffisance respiratoire. Le pronostic de cette forme est réservé : sans traitement, l’enfant décède généralement avant l’âge de 2-3 ans.
L’amyotrophie spinale infantile de type 2 (ou SMA de type 2) apparaît entre 6 et 18 mois. Elle est la plus fréquente des formes de SMA (45 % des cas2). L’enfant présente une atrophie et une faiblesse musculaire (hypotonie) prédominantes aux jambes. Il peut donc se tenir assis seul et se servir de ses mains mais il ne peut pas se tenir debout sans appui et n’acquiert pas la marche. Une susceptibilité aux infections respiratoires est fréquente. Avec la croissance, les fonctions motrices diminuent, les muscles spinaux (du dos) sont touchés et une scoliose peut apparaître, nécessitant le port d’un corset. L’espérance de vie est normale si les troubles respiratoires sont maîtrisés.
L’amyotrophie spinale infantile de type 3 (ou SMA de type 3 ou maladie de Kugelberg-Welander), la forme la moins sévère de SMA, commence entre 18 mois et 6 ans. En grandissant, l’enfant a des difficultés à courir, se relever ou monter des escaliers. Environ 50 % des patients perdent la marche, des douleurs articulaires et une scoliose peuvent survenir. Des difficultés à la déglutition ou à la respiration peuvent apparaître au stade avancé de la maladie, sans modification de l’espérance de vie.
L’amyotrophie spinale de type 4 apparaît à l’âge adulte. Très rare (1 personne sur 300 000)3, elle progresse très lentement par un affaiblissement des muscles des jambes, des hanches et des bras, mais peut se stabiliser avec le temps. Des tremblements des mains et des raideurs des membres sont susceptibles d’apparaître, la fatigue est fréquente mais les patients peuvent marcher. Cette forme d’amyotrophie spinale ne modifie pas l’espérance de vie.
Le processus de diagnostic de la SMA est généralement déclenché suite à la survenue de signes cliniques évocateurs (hypotonie, faiblesse musculaire progressive…).
Le diagnostic doit être confirmé par des tests de génétique moléculaire afin de confirmer la présence de mutations au niveau du gène SMN1. Une délétion des deux copies du gène SMN1 permettra de poser le diagnostic d’amyotrophie spinale.
Un électromyogramme (EMG) et une biopsie musculaire peuvent également être réalisés chez les patients présentant des formes atypiques de SMA.
En cas d’antécédents familiaux, un dépistage anténatal est proposé.
Il y a à peine quelques années, aucun traitement spécifique de la maladie n’était disponible : seuls des soins tels qu’une prise en charge nutritionnelle et orthopédique, une assistance respiratoire et des médicaments symptomatiques étaient proposés aux patients. La prise en charge est pluridisciplinaire et se fait généralement au sein de centres de référence ou de compétences de la filière de santé maladies rares Filnemus.
Récemment, des traitements innovants spécifiques ont été développés : deux médicaments pour les patients de type 1 à 3 et une thérapie génique pour les traitements de type 1 et 2.
Sources
Barkats M : Amyotrophie spinale infantile : de la découverte du gène à la thérapie génique, Médecine/Sciences 2020; 36:137-40
Encyclopédie Orphanet Grand Public : L’amyotrophie spinale proximale, août 2007
Page 3 - dernier paragraphe - ligne 1
Focus Handicap / Encyclopédie Orphanet du Handicap : Amyotrophie spinale proximale de l’adulte, avril 2019
Page 1 - Section « La maladie en bref » - Paragraphe 2 - Ligne 1
Autres sources
Site Web Vidal : Maladies rares : Amyotrophie spinale proximale ou amyotrophie spinale antérieure (ASA) ou « spinal muscular atrophy » (SMA) (MAJ 25/08/2020)
AFM-Téléthon>Myoinfo : l’amyotrophie spinale proximale liée à SMN1, octobre 2019
Focus Handicap / Encyclopédie Orphanet du Handicap : Amyotrophie spinale proximale type 1, avril 2019
Focus Handicap / Encyclopédie Orphanet du Handicap : Amyotrophie Spinale Proximale type 2, avril 2019
Barkats M - AFM Téléthon : Avancées dans l’amyotrophie spinale proximale liée à SMN1, juin 2020.
Daron A, Delstanche S, Dangouloff T, Servais L : Amyotrophie spinale : (R)évolution infantile, Rev Med Liège 2019; 74:2:82-85 Protocole National de Diagnostic et de Soins SMA, décembre 2020
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